La “travaillite” : quand le retour au bureau est pénible

Le retour massif au bureau, ne serait-ce que quelques jours par semaine, dans la plupart des pays occidentaux a de nombreuses conséquences. À Londres, The Economist constate qu’“il faut aussi se réhabituer à la présence de collègues en chair et en os et à tout ce qui vient avec – les regards insistants, les jacassements, les bruits de bouche, les respirations bruyantes, les voix qui portent et l’agitation”.

Il faut désormais échanger des platitudes à la machine à café, ce qui, selon des chercheurs de l’université Rutgers et de celle d’Exeter, renforce le sentiment de bien-être et de connexion des travailleurs. Mais cela peut s’avérer tout simplement fastidieux après deux ans de télétravail, “même pour les extravertis”, note l’hebdomadaire. Les réunions en présentiel sont aussi une épreuve. Impossible de se lever pour faire autre chose, de partir discrètement quand le temps paraît trop long ou la discussion infructueuse, de baisser ou monter le chauffage, etc. : “De nombreuses habitudes développées à la maison doivent être désapprises rapidement lors du retour au bureau.”

Viv Groskop a récemment fait le constat que les salariés éprouvaient une certaine fatigue depuis leur retour au bureau. Elle explique dans le Financial Times qu’elle a remarqué de plus en plus de gens en bas des bâtiments en train de faire des pauses cigarettes, plus encore qu’avant la pandémie.

“Rébellion post-Covid ? Camaraderie ? Allergie au retour au travail ? Mauvaises habitudes dues au stress chronique ? Ou juste la manifestation du besoin de s’évader à certains moments ? Eh bien, la pandémie a certainement renforcé tout cela. Je soupçonne plutôt qu’il s’agit d’une montée de quelque chose de plus difficile à quantifier : la ‘travaillite’, le besoin impérieux d’avoir un moment pour soi-même. Et s’il faut développer une mauvaise habitude pour obtenir ce temps d’arrêt, alors qu’il en soit ainsi. Je continue d’entendre tant de gens de tous horizons différents dire qu’ils ont soif de contacts personnels, mais qu’ils s’en trouvent également submergés.”

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