Publicité

Travailleurs migrants au Qatar : «le cauchemar continue»

Sur le chantier d'un complexe immobilier à Doha, en 2007.

Amnesty International publie un rapport sur les conditions de travail effroyables des nombreux étrangers de l'Emirat, dont certains périssent sur les chantiers de la Coupe du monde.

«Nous n’avons pas été payés depuis quatre mois. Nous n’avons pas de quoi manger ou payer un loyer. Si nous allons nous plaindre au Bureau du travail nous risquons de perdre notre emploi. S’il vous plaît, aidez-nous.» L’équipe d’Amnesty International a reçu ce mail venu du Qatar en juillet. Il illustre le drame vécu par des dizaines de milliers de travailleurs migrants traités comme des quasi-esclaves par l’une des économies les plus riches au monde.

L’ONG publie ce lundi un rapport sur les conditions de travail de ces migrants exploités, mises en lumière récemment par deux affaires : celle de quatre Français privés de visa de sortie par leurs employeurs, et celle du sort effroyable des ouvriers du chantier de la Coupe du monde de foot en 2022.

Un pays peuplé d'étrangers

Le Qatar compte 1,9 million d'habitants, dont 1,5 million d’immigrés. Près de 90% des travailleurs sont étrangers. Parmi eux, les ouvriers (environ 500 000 étrangers, surtout des hommes) et les domestiques (environ 130 000 étrangers, surtout des femmes) sont les deux catégories les plus exploitées. Elles sont d’ailleurs formellement exclues d’un large pan de la législation qatarie sur le travail, s’agissant notamment des horaires et des possibilités de recours en cas d’abus. Ce sont des travailleurs sans droits.

La plupart viennent d’Asie : Inde, Bangladesh, Nepal, Philippines, Pakistan… Quand ils arrivent dans les chantiers et maisons qataris, c’est la douche froide. Le travail, le salaire, les horaires, le logement, rien ne correspond à ce qui leur avait été promis. Il arrive qu’ils ne soient pas payés pendant des mois.

Le piège de la kafala

Les travailleurs sont pris au piège de la «kafala», le système de «parrainage» pratiqué au Qatar comme dans la plupart des riches monarchies du Golfe. Il donne à l’employeur (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Au Qatar, ces travailleurs étrangers sous le joug des patrons
Chez Qatar Airways, «tout le monde flique tout le monde»
Hollande en visite dans les territoires palestiniens
L'ex-otage Francis Collomp est arrivé en France
Présidentielle chilienne : Bachelet en tête du premier tour