"Ils travaillent beaucoup dans des conditions difficiles": Genetet répond à Sarkozy sur les enseignants
Des propos qui font polémique. L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été accusé de mépris envers les professeurs des écoles, qui selon lui ne travaillent que "six mois par an."
"On me dit 'il n'y a pas assez de fonctionnaires dans l'Éducation nationale', mais c'est d'une démagogie invraisemblable. Le statut de professeur des écoles, (...) c'est 24 heures par semaine" et "6 mois de l'année", a affirmé l'ancien chef d'État lors d'une conférence à Saint-Raphaël, dans le Var, tenue le 8 novembre.
"Conditions parfois très difficiles"
Invitée sur BFMTV et RMC mardi 12 novembre, la ministre de l'Éducation nationale Anne Genetet a pris ses distances avec les propos dans l'ancien président de la République. "Je ne suis pas d’accord, je ne comprends pas ces propos, ça m’étonne", a-t-elle dit.
"Je suis sur le terrain en tant que ministre, j’ai rencontré des professeurs engagés, dévoués, passionnés par leur métier et franchement qui font un métier très difficile. Il faut saluer cet engagement et je veux leur apporter mon soutien. Je suis toujours à leurs côtés", a-t-elle ajouté.
Auprès de l'AFP, Anne Genetet avait déjà réagi aux propos de Nicolas Sarkozy, estimant que les enseignants "travaillent beaucoup" en France.
"On ne peut pas dire que nos enseignants travaillent peu. Ils travaillent beaucoup dans des conditions parfois très difficiles", a toutefois relevé la ministre, évoquant "des professeurs qui sont motivés, passionnés, engagés pour la réussite de leurs élèves".
"Les professeurs des écoles français travaillent 30% de plus dans l'année que leurs homologues allemands", a-t-elle également rappelé, estimant qu'"il faut soutenir nos professeurs, nos personnels de direction. Pas un soutien ne doit manquer".
"Insulte"
La sortie de Nicolas Sarkozy a provoqué l'ire d'une partie de la classe politique française, dont le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui a dénoncé un "mépris pour les professeurs des écoles" en s'étonnant que l'ancien chef de l'État puisse "oser dire qu'il y a trop d'enseignants quand nos enfants sont souvent bien trop nombreux par classe".
"Insupportable", s'est pour sa part indigné le premier syndicat du primaire FSU-SNuipp. Nicolas Sarkozy "insulte la communauté éducative" et à travers eux "les élèves et les parents d'élèves qu'il méprise", a estimé sa porte-parole Guislaine David.