Transports parisiens : la RATP accusée de fraude sur ses bus pour réussir les contrôles techniques

Des chauffeurs ont accepté de témoigner auprès du « Parisien » des manipulations qu’ils doivent effectuer sur les véhicules, juste avant le contrôle technique.

Des pratiques trompeuses. Le transporteur public de la région parisienne, la RATP, est accusé de manipuler ses bus pour camoufler les éventuels problèmes avant leur passage au contrôle technique. Le Parisien révèle, grâce à plusieurs témoignages de chauffeurs de la RATP, que ceux-ci se voient confier une valise électronique avec laquelle ils peuvent « effacer tous les voyants signalant un souci technique sur le tableau de bord avant le passage au contrôle ».

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Selon Le Parisien, « l’ordinateur de bord n’a pas le temps de rallumer les alertes » et « cette manipulation douteuse permettrait, selon les conducteurs interrogés, d’éviter une contre-visite, obligatoire si un voyant est allumé lors du contrôle technique ». La méthode éviterait des immobilisations coûteuses et une moindre disponibilité de la flotte, synonyme de potentielles pénalités pour le transporteur public, affirme le média.

Ce dernier assure par ailleurs avoir « pu constater l’opération par lui-même » en juin et juillet devant un centre de contrôle du Val-d’Oise accueillant des bus circulant dans Paris intra-muros. La pratique concernerait « au moins la moitié de la vingtaine de centres (dépôts de bus) à Paris et en petite couronne », estime Luc Wallop, ex-représentant du personnel au conseil d’administration de la RATP, présenté par le quotidien comme le « lanceur d’alerte sur ce sujet ». Plus de 5 000 bus doivent effectuer ces contrôles tous les 6 mois.

La RATP a donné droit de réponse au Parisien, assurant que la société « n’a pas connaissance de telles pratiques ». Elle a également expliqué qu’un « voyant orange de tableau de bord n’est pas bloquant en termes de sécurité pour la conduite du véhicule, seul le voyant rouge l’est ». Le transporteur public reconnaît que la « valise de diagnostic » permet « de remettre à zéro les valeurs de mesure ». « Mais lorsque le bus est mis sous tension lors du contrôle technique, en cas de dysfonctionnement majeur, le défaut apparaît de nouveau », s’est encore défendu la RATP.

« Si les “dérives frauduleuses” sont avérées, elles sont totalement inacceptables » et « la RATP doit y mettre fin sans délai et sanctionner les auteurs », a réagi Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et du syndicat des transports franciliens Île-de-France Mobilités (IDFM), dans un message sur X ce mercredi soir. Elle a demandé à Jean Castex, dirigeant de la RATP, de lui rendre des comptes au plus vite.

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