Transfert de Neymar au PSG: le siège du club parisien perquisitionné
Le siège du PSG a été perquisitionné mi-février dans le cadre de l'enquête portant sur des soupçons de faveur fiscale accordée au club parisien lors du transfert de Neymar en 2017, un mois après d'autres opérations identiques à Bercy.
Côté parisien, on fait savoir que le club assiste pleinement toutes les parties concernées dans cette affaire, en faisant confiance au système judiciaire français et en attendant avec intérêt le dénouement de cette affaire.
Une instruction menée depuis septembre 2022
Ces perquisitions ont été menées au siège du PSG à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) par des enquêteurs de l'Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (Oclciff) de la police judiciaire, a précisé à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information du Monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole du PSG a indiqué que le club collaborait "avec toutes les parties dans ce dossier" avec "l'objectif que cessent les fausses informations circulant contre lui".
Cette enquête sur le transfert de la superstar brésilienne s'inscrit dans une instruction menée depuis septembre 2022 autour des opérations d'influence attribuées à l'ex-directeur de communication du club, Jean-Martial Ribes, 57 ans. La justice se demande si l'ex-vice-président macroniste de l'Assemblée nationale Hugues Renson a tenté d'obtenir du gouvernement des "avantages fiscaux" pour le PSG lors du transfert pour 222 millions d'euros - le plus cher de l'histoire - de Neymar dans le club de la capitale.
L'IGPN s'interroge sur un possible "trafic d'influence"
Mi-janvier, c'est le ministère de l'Economie et des Finances qui avait été perquisitionné par les policiers de l'Oclciff et de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de cette enquête. Parmi les bureaux visités, selon Mediapart, celui du directeur général, occupé jusqu'à récemment par Jérôme Fournel, nommé depuis directeur de cabinet du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Dans le cadre de cette instruction, la "police des polices", s'interroge, selon un rapport d'enquête transmis le 21 novembre à la justice et consulté par l'AFP, sur un possible "trafic d'influence" impliquant Hugues Renson.
D'après ce rapport portant sur dix ans de messages retrouvés dans le téléphone de Jean-Martial Ribes, l'ex-"dircom" a "sollicité (...) sans équivoque (...) des services" de celui qui a été conseiller de Jacques Chirac à l'Elysée. En retour, Hugues Renson, qui travaille désormais pour EDF, a postulé au PSG "à plusieurs reprises" et "bénéficié de nombreuses places à des matches" du club ou d'autres avantages, y compris entre 2017 et 2022 pendant sa députation.
Quel rôle pour Gérald Darmanin ?
Le 24 juillet 2017, quelques jours avant l'annonce du contrat Neymar-PSG, l'ex-vice-président de l'Assemblée nationale a affirmé avoir relayé auprès de Gérald Darmanin, alors ministre des Comptes publics, un "sujet PSG" qui semble être la fiscalisation du transfert. Hugues Renson rassure alors ses interlocuteurs: Gérald Darmanin "y travaille". Puis Hugues Renson écrit notamment à Jean-Martial Ribes que le ministre "considère que c'est bon (...) Ce qui compte, c'est que les documents que nous avions évoqués soient produits. Ils protègeront". A l'époque, le ministre Darmanin s'était publiquement "réjoui des impôts que Neymar (allait) pouvoir payer en France" et avait garanti que ses services allaient analyser de près le montage financier du transfert.
Le 3 août, l'accord historique à 222 millions d'euros était conclu et annoncé. "Au moment du transfert de Neymar, il n'existait pas de règle nous permettant de savoir comment le transfert serait imposé", s'est justifié jeudi auprès de l'AFP une source proche de la direction du club. Cette même source a ajouté que le club avait "contacté l'administration pour réclamer que le cas soit traité comme pour n'importe quel autre transfert" et dénoncé "une campagne médiatique contre le club qui a commencé un mois avant la Coupe du monde au Qatar en 2022".