La tranquillité perdue d'un village de Transylvanie fréquenté par le prince Charles

Le Prince Charles le 11 juin 2015  - Anthony Devlin - Pool - AFP
Le Prince Charles le 11 juin 2015 - Anthony Devlin - Pool - AFP

Le visage de Viscri, commune du centre de la Roumanie, a bien changé ces dernières années. Ce minuscule village de 450 habitants, dont l'église fortifiée est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, a vu le nombre de touristes grimper de façon exponentielle, au grand dam des habitants. L'intérêt du prince Charles pour cette région de Transylvanie serait la cause de cet engouement.

Comme le rapporte la BBC, le fils d'Elizabeth II est tombé sous le charme du village il y a plus de 20 ans. Il y a acquis une ferme en 2006 et a joué un rôle de mécène auprès du Mihai Eminescu Trust (MET), qui oeuvre pour la préservation de l'architecture du village. Il s'en est retiré en 2014 avant d'ouvrir, l'année suivante, la Prince of Wales Foundation Romania, qui apporte son soutien aux fermiers et aux petites entreprises à travers le pays, tout en aidant à la préservation de l'architecture.

Attraction touristique

La présence du prince Charles a été "une bénédiction et une malédiction", estime Ursula Radu-Fernolend, membre du MET. "Les prix de l'immobilier ont explosé", expose-t-elle notamment, assurant qu'il devenait de plus en plus difficile pour les autochtones de devenir propriétaires.

Car Viscri, est devenue une véritable attraction: l'église fortifiée a accueilli 45.000 touristes l'an passé, contre 15.000 en 2015 et 5.000 en 2005. Ils sont également nombreux à s'arrêter devant la maison du prince Charles pour prendre des photos des lieux, hautement instagrammable. Des entrepreneurs viennent de la capitale pour y ouvrir des gîtes et des restaurants. Mais ce sont les voitures qui influent le plus négativement sur le quotidien des villageois, si bien que la question devient politique. Cristian Radu, l'époux d'Ursula Radu-Fernolend, brigue un mandat de maire et souhaite faire interdire les voitures de touristes.

"Nous avons 70 poulets et canards, mais il y a trop de voitures sur la route désormais pour les laisser sortir et goûter l'herbe", explique Cristian Somu, un villageois, à la BBC. Même son de cloche du côté de Martin Lascu, un autre habitant du village: "Les voitures passent du matin très tôt jusqu'au soir, tard. Ils viennent tous à cause du prince Charles."

Article original publié sur BFMTV.com