La traite des êtres humains, une priorité du sommet de l’Asean
“La traite des êtres humains au centre des préoccupations de l’Asean”. Sous cette une de son son édition datée du 9 mai 2023 qui évoque l’enfer, Kompas publie une photo paradisiaque : les eaux bleu turquoise de la baie de Labuan Bajo, juste en face des petites îles de la Sonde, où vivent les dragons de Komodo, sur lesquelles glissent des voiliers traditionnels bugis.
C’est à bord de l’un d’eux que les chefs d’États des dix pays de l’Asean ont déjeuné le mardi 9 mai. Au menu des discussions, un terrifiant trafic de travailleurs migrants qui alarme, depuis le début du mois, les pays d’Asie du Sud-Est.
Le quotidien indonésien rappelle les derniers faits : “Le 5 mai, les autorités philippines et des représentants d’autres pays, dont l’Indonésie, ont réussi à secourir 1 048 personnes de dix pays, dont 143 étaient des ressortissants indonésiens.” Ces travailleurs ont répondu à de fausses annonces d’emplois leur proposant des salaires alléchants. Mais une fois arrivés sur place, les recruteurs leur ont confisqué leur passeport et les ont forcés à exécuter des escroqueries en ligne à raison de dix-huit heures de travail par jour.
En un an, 500 Indonésiens sauvés
Aussi le 5 mai, vingt citoyens indonésiens ont été libérés de Birmanie. Ils étaient retenus captifs à Myawaddy, une zone de conflit armé dans l’est birman, alors qu’ils avaient répondu à une annonce pour travailler en Thaïlande. Les syndicats du crime les ont emmenés au-delà de la frontière et les ont forcés à pratiquer des arnaques en ligne sur le même modus operandi qu’aux Philippines et que précédemment au Vietnam, au Cambodge et au Laos. Selon le ministère des Affaires étrangères indonésien, depuis un an, près de 500 citoyens indonésiens ont été sauvés de ces réseaux mafieux de fraude en ligne en Asie du Sud-Est.
En amont du sommet, plusieurs organisations indonésiennes de défense des travailleurs migrants ont organisé une conférence à Labuan Bajo pour demander que l’Asean revoie sa Convention contre la traite des personnes (Actip). Selon Kompas, “bien qu’elle ait été ratifiée en 2015, cette convention n’a pas été en mesure de limiter le trafic, car les dix pays membres n’ont pas de définition commune pour la traite des personnes”.
[...] Lire la suite sur Courrier international