La trace d'Homo sapiens étudiée dans les gènes de Neandertal

Homo sapiens a bien croisé Neandertal, mais quel est l'héritage que nous avons laissé à ce dernier ? Une récente étude américaine montre que deux principaux échanges de gènes ont eu lieu, et que ces flux remettent en question nos estimations de la taille de la population de Neandertal.

Nouvelle découverte chez les hominidés ! Une récente étude réalisée par l’Université de Princeton (Etats-Unis) et publiée par la revue Science améliore notre connaissance des flux génétiques - autrement dit, des échanges de matériel génétique par hybridation - qui ont eu lieu entre Homo sapiens (Homme moderne) et Homo neanderthalensis (Homme de Neandertal).

Bien que notre héritage génétique venant de Neandertal fasse souvent l’objet d’études, les chercheurs se sont cette fois-ci penchés sur l’ADN de l'Homme moderne qui a pu être transmis aux populations néandertaliennes.

"Il y a 600.000 ans, l’Homme moderne, l’Homme de Neandertal et l’Homme de Denisova ont divergé de leur ancêtre commun. Il y a 40.000 ans, les trois groupes ont vécu parallèlement, se sont rencontrés et ont échangé leur patrimoine génétique occasionnellement", indiquait une étude publiée début 2024 dans la revue Cell. Ce transfert de patrimoine génétique porte un nom : l'introgression. Il s'agit d'un transfert de gènes d'une espèce à une autre, génétiquement assez proche pour qu'il puisse y avoir interfécondation.

1000 génomes modernes comparés à 3 génomes néandertaliens

COMPARAISON. Le génome désigne l’ensemble des gènes d’un organisme. Regarder l’introgresssion de gènes de l’Homme moderne vers l’Homme de Neandertal revient à comparer grâce à l’informatique les deux génomes des deux espèces.

Pour cette expérience, les chercheurs ont choisi de comparer trois individus de l’espèce de Neandertal (l'Homme de Neandertal de Vindija, de l’Homme de Neandertal de Chagyrskaya et l’Homme de Neandertal de l'Altaï) avec 1000 génomes d’individus d’Homo Sapiens récupérés du "1000 Genomes Projects" (projet des 1000 génomes) de 2015 publié par la revue Nature. Mais comment savoir quels gènes sont introgressés et appartiennent à l’Homme moderne ?

Joshua Akey, chercheur principal de l’étude, explique à Sciences et Avenir que “l'approche que nous avons développée est basée sur l'idée que les régions du génome néanderta[...]

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