Trêve au Liban: Israël annonce avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah
L'armée israélienne a annoncé samedi 30 novembre avoir mené plusieurs frappes aériennes contre des positions du Hezbollah au Liban, fragilisant le cessez-le-feu avec le mouvement islamiste libanais.
Une trêve entre Israël et le Hezbollah est entrée en vigueur mercredi au Liban, après plus d'un an d'hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.
A la veille de l'entrée en vigueur de la trêve, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait prévenu que son pays conserverait "une totale liberté d'action militaire" au Liban, "si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer".
Quatre frappes
L'armée israélienne a annoncé dans un communiqué avoir mené samedi quatre frappes, dont une visant "une installation du Hezbollah (...) dans la région de Saïda", la grande ville du sud du Liban. Elle a aussi dit avoir ciblé "un véhicule militaire opérant près d'un site de fabrication de roquettes du Hezbollah".
L'agence de presse officielle libanaise ANI a fait état d'une "frappe de drone sur une voiture" dans le district de Tyr, dans le sud du pays, ainsi que d'un tir d'obus sur Khiam, un village frontalier, et de tirs d'artillerie intermittents à la périphérie du village de Shaqra.
Toujours dans le sud du pays, où ses forces sont présentes, l'armée israélienne a affirmé avoir "localisé et confisqué des armes dissimulées dans une mosquée".
L'armée de l'air israélienne a dit en outre avoir mené un raid samedi dans l'est du pays sur "des sites d'infrastructure militaire près de points de passage entre la Syrie et le Liban utilisés par le Hezbollah pour faire passer clandestinement des armes de Syrie au Liban".
Malgré le cessez-le-feu, Israël avait déjà annoncé jeudi avoir visé une installation du Hezbollah après y avoir repéré une "activité terroriste". le Liban affirme que l'État hébreu a "violé l'accord à plusieurs reprises".
Retrait israélien sous 60 jours
Le Hezbollah avait ouvert un front "de soutien" au Hamas contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.
Après des mois d'échanges de tirs de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise, Israël a lancé le 23 septembre dernier une campagne de bombardements massifs sur les fiefs du mouvement libanais, suivie d'opérations terrestres dans le sud du Liban, affirmant vouloir sécuriser sa frontière nord et permettre le retour des déplacés.
Selon les autorités libanaises, au moins 3.961 personnes ont été tuées depuis octobre 2023, la plupart depuis fin septembre. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils sont morts en 13 mois, selon les autorités.
Parrainé par les États-Unis et la France, l'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban.
Le Hezbollah doit, lui, se replier jusqu'au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus seront déployés.
L'armée libanaise a commencé dès mercredi à déployer troupes et blindés dans le sud du pays et le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, s'est engagé vendredi à coopérer avec elle.