TPMP, Quotidien, Yves Calvi : la guerre de l’access, c’est reparti !
C’est l’une des tranches stratégiques pour toutes les chaines en terme de revenus publicitaires et d’image : l’access prime-time. Cette année encore « TPMP » et « Quotidien » sont bien décidés à mettre toutes leurs forces dans la bataille. Tandis qu’un nouveau combattant aiguise ses armes : Yves Calvi sur Canal+. On a tout regardé et tout analysé pour vous.
Calvi fait du Calvi
Ce 4 septembre marquait la rentrée des classes et la rentrée des émissions TV. Premier à prendre l’antenne avec son cartable neuf dès 18h20 sur Canal +, Yves Calvi. Cette année, le journaliste de 58 ans a carrément changé d’école en passant de LCI (et auparavant France 5) à Canal+ avec l’objectif de revenir dans les premiers de la classe. Sans surprise, Calvi fait du Calvi dans cette nouvelle émission baptisée « L’Info du vrai ». Un talk-show d’actualité finalement très classique mais malheureusement bien plus talk que show.
Sur les sujets d’actualité (« Les 100 jours de Macron » ou « La Peur du nucléaire ») on se croirait dans « C dans l’air » sur France 5 jusque dans la couleur bleue pâle du plateau. De toute manière, c’est ce que Yves Calvi fait de mieux. Car pour le reste, il est bien loin le temps du « Grand Journal » hyper séquencé qui nous en mettait plein les yeux. Si on reprochait à LGJ de ne pas laisser les invités s’exprimer, Yves Calvi arrive à consacrer quasiment 20 minutes (une éternité à cette heure-là à la télévision) à ses invités culturels (Mathieu Amalric et Jeanne Balibar pour la sortie du biopic « Barbara »), le tout dans une ambiance de chambre froide.
H-1: L'Info du Vrai ça démarre à 18H20 en clair et en direct sur @canalplus ! pic.twitter.com/IsOmZgtkjV
— L'Info Du Vrai (@linfoduvrai) September 4, 2017
Il faut dire que l’absence de public et d’applaudissements n’aide pas à réchauffer l’atmosphère. On a mal par exemple pour la nouvelle Miss Météo, Camille Lavabre, qui doit assurer ses blagues sans un seul rire en plateau. La Miss Météo est d’ailleurs bien le seul héritage du « Grand Journal » avec les « Guignols », désormais présentés par la marionnette de Jacques Chirac.
Bienvenue à notre nouvelle @missmeteoCANAL ☀ #LInfoDuVrai pic.twitter.com/4XLByM4wo8
— L'Info Du Vrai (@linfoduvrai) September 4, 2017
Mais la plus grosse difficulté pour Yves Calvi ne sera pas de faire oublier « Le Grand Journal » mais simplement de faire revenir les téléspectateurs qui ont oublié depuis un moment qu’il y avait une touche 4 sur leur télécommande. Hier soir pour son lancement « L’Info du vrai » a attiré 137 000 téléspectateurs et 0,8% de Pda en moyenne sur ses trois parties. Un score en deçà du lancement du « Grand Journal » de Victor Robert en septembre 2016 et surtout très proche de celui de David Pujadas sur LCI. Le successeur d’Yves Calvi sur la chaine info a attiré 124 000 téléspectateurs et 0,8% de PdA, soit 38 000 téléspectateurs d’écart seulement entre le « 24H Pujadas » et « L’Info du vrai ».
« Touche pas à mon poste » passe à l’âge adulte
Et si finalement l’héritage du « Grand Journal » se trouvait aujourd’hui dans « Touche pas à mon poste » ? Car Cyril Hanouna n’a pas fait que récupérer l’ancien plateau de l’ancienne émission de Canal. Le nouveau décor tout en cubes ou encore le nouveau logo viennent tout droit de l’esthétique originale de la chaine cryptée créée par Etienne Robial. Comme à la grande époque du Grand Journal, TPMP peut désormais proposer des lives sur scène comme hier soir avec l’artiste internationale Rita Ora.
Le live de @RitaOra pour commencer la première de cette saison ! La marraine des lives de #TPMP ! pic.twitter.com/lEbJP4DUqK
— TPMP (@TPMP) September 4, 2017
L’émission est désormais rythmée par des modules courts comme la nouvelle mini-fiction « Sans mensonges » portée par Tom Villa. Une vraie réussite et un vrai plus. Même dans les tenues des chroniqueurs et de son animateur, TPMP s’est « chic-isé ». Alors qu’il pouvait présenter l’émission en bombers et casquette, Cyril Hanouna portait hier une cravate. Comme si « Touche pas à mon poste » se cherchait désormais une respectabilité après les polémiques de l’an passé. On a en tous cas senti l’apaisement dès le début de l’émission avec une séquence d’ouverture très réussie signée par le chanteur Tibz et sa chanson « Nation » : un hymne à la diversité avec pour slogan final « We Are TPMP » aux couleurs du drapeau gay. Bien joué.
On accueille notre nouveau talent : @GregGuillotin ! Il a piégé @B_Castaldi ! #TPMP pic.twitter.com/lqqcwHnnPN
— TPMP (@TPMP) September 4, 2017
Si on est loin du « C dans l’air » des médias, l’émission s’est clairement recentrée sur l’actualité de la télévision dans une ambiance plus sobre et moins brouillonne. Mais les changements s’arrêtent là car malgré les craintes de quelques fanzouzes à l’annonce de la nouvelle formule, Cyril Hanouna reste (et restera) bien Cyril Hanouna. Il n’a rien perdu de son sens de la répartie et de la dérision, il sait toujours mettre une ambiance électrique, mais se sachant scruté, il est peut-être davantage dans la retenue. Les nouvelles recrues se sont montrées pertinentes, de Rachid Arab à Pierre Menès en passant par Dominique Farrugia, et démontrent que la présence d’un Gilles Verdez ou d’un Matthieu Delormeau tous les soirs sont finalement dispensables. Mais que les fans se rassurent, les deux chroniqueurs reviendront aussi dans l’émission. Cyril Hanouna veut ainsi faire le pari de conserver son énorme armée de fanzouzes mais aussi d’attirer un nouveau public. TPMP a peut-être terminé sa crise d’ado pour entrer dans l’âge adulte.
Merci à tous ! #TPMP ❤❤❤❤❤ pic.twitter.com/LIMXuRtaVk
— Cyril Hanouna (@Cyrilhanouna) September 5, 2017
« Quotidien » : le train-train
Face à la nouvelle formule de TPMP, « Quotidien » a décidé de ne rien changé ou presque. Un train-train quotidien très agréable à retrouver puisque l’émission n’est pas encore usée après seulement un an d’antenne. A part l’habillage des chroniques et deux petits nouveaux dans son équipe, Yann Barthes reprend tout ce qui a fait son succès de l’an passé : un décryptage impertinent de l’actualité et des invités haut de gamme.
"La faim justifie les moyens, wouf"#Quotidien pic.twitter.com/OmbOcdjlMK
— Quotidien (@Qofficiel) September 4, 2017
Ça a d’ailleurs commencé fort avec la présence d’un chien en plateau, adopté par l’équipe pour faire comme Emmanuel Macron. « Quotidien » reste très bon sur l’actualité politique mais a décidé cette année de se renforcer un peu sur l’actualité médiatique. Plutôt malin d’aller piquer le fond de commerce du magasin d’en face (TPMP sur C8). On espère juste que cette actualité médiatique ne se limite pas à France Inter (comme ce soir avec Nicolas Demorand) et aux conseils de Télérama.
Du côté des invités, « Quotidien » a frappé fort avec deux légendes générationnelle de la musique et de l’humour : Mc Solaar pour son grand retour et Jamel Debbouze toujours bon client. L’ancien esprit Canal souffle désormais sur TMC et l’héritage de la grande époque du « Grand journal » de Canal+ se retrouve aujourd’hui dans « Quotidien » Avec ces deux invités très attendus, difficile de faire une mauvaise émission. Même si la partie interview n’est jamais le point fort de Yann Barthes, Jamel a largement fait le job.
.@DebbouzeJamel est le 1er gros invité de #Quotidien saison 2 !#PasToucheALaMoustache pic.twitter.com/sIWR9SODZ2
— Quotidien (@Qofficiel) September 4, 2017
Du côté des audiences, « Quotidien » a remporté une première bataille en rassemblant 1,552 millions de téléspectateurs et 6,5% de Pda pour sa deuxième partie (Première partie à 861 000 téléspectateurs et 4,8% de Pda), un score supérieur au lancement de l’année dernière. Dans le même temps, TPMP a réuni 1,347 millions de téléspectateurs et 5,5% de Pda pour sa deuxième partie (Première partie à 1,275 millions et 6,7%). Un score en baisse par rapport au lancement de l’année dernière mais dans la moyenne haute de l’émission. Mais le grand gagnant d’hier soir n’était ni sur la TNT, ni un talk-show : Nagui est arrivé leader toutes chaines confondues avec « N’oubliez pas les paroles » : 3,26 millions de téléspectateurs et 17,5% de Pda devant le deuxième numéro du jeu.
Thomas Joubert