Toute "remise en cause de l'Etat de droit" fait partie des "lignes rouges" de Barnier, selon la porte-parole du gouvernement

La porte-parole du gouvernement Maud Brégeon à l'Élysée, à Paris, le 1er octobre 2024 (Ludovic MARIN)
La porte-parole du gouvernement Maud Brégeon à l'Élysée, à Paris, le 1er octobre 2024 (Ludovic MARIN)

Michel Barnier a rappelé mardi en Conseil des ministres "son attachement intangible à l’État de droit", dont le non-respect est une "ligne rouge" pour le Premier ministre, a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Brégeon après des déclarations du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Issu de l'aile conservatrice des Républicains (LR), parti de Michel Barnier, M. Retailleau a suscité de nombreuses critiques au sein du camp présidentiel et à gauche après avoir déclaré que l’État de droit n'était "pas intangible, ni sacré".

Le nouveau ministre de l'Intérieur a regretté mardi matin des "faux débats", en précisant que l'État de droit était "le fondement de (la) République".

En Conseil des ministres mardi matin, le Premier ministre "a rappelé son attachement intangible à l'Etat de droit", a rapporté la porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon, lors du compte-rendu du Conseil.

"Il est inenvisageable de remettre en cause (l’État de droit) ne serait-ce que d'un centimètre". "C'est le cadre (que Michel Barnier) a fixé et qu'il continuera à fixer pour l'ensemble du gouvernement", a ajouté Mme Brégeon.

"Ce qui ne signifie pas que le droit, l’état du droit, ce qui n'est pas la même chose, est figé", a également déclaré la porte-parole du gouvernement.

Au sein du camp d'Emmanuel Macron, plusieurs personnalités, dont la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet ou l'ex-Première ministre Élisabeth Borne, ont contesté cette prise de position du nouveau ministre de l'Intérieur, qui illustre les tensions au sein du gouvernement de Michel Barnier où les macronistes cohabitent avec la droite.

Mais "le sujet de la protection et de la sécurité des Français est trop sérieux et trop grave pour être instrumentalisé par de faux débats", a jugé mardi M. Retailleau dans un communiqué.

"Il faut regarder la réalité en face, nous le devons aux Français comme l'a rappelé Michel Barnier: aujourd'hui, le droit ne protège pas suffisamment les Français". "Lorsque les textes en vigueur ne garantissent plus tous les droits - à commencer par le premier d'entre eux, le droit d'être protégé -, ils doivent évoluer, dans le plein respect des institutions de notre République", poursuit M. Retailleau.

"C'est ce que nous demandent les Français et ce que nous ferons sous l'autorité du Premier ministre", a-t-il conclu.

Avant cette mise au point, le ministre LR s'était aussi attiré les critiques du procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz. "L’Etat de droit est fondamental, ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas changer la loi", mais "il ne faut pas toucher à l’État de droit et il faut même le conforter", a asséné M. Heitz.

"Il y a là vraiment un principe fondamental. L’Etat de droit, c'est un peu comme la liberté: il ne faut pas le regretter quand on l'a perdue", a-t-il enchaîné.

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