Tous les hôpitaux d'Alep-Est seraient hors service

BEYROUTH (Reuters) - Tous les hôpitaux des quartiers est d'Alep aux mains des insurgés sont désormais hors service, après des jours d'intenses bombardements sur la grande ville du nord de la Syrie. Samedi, au moins 27 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans Alep-Est lors de bombardements aériens et de tirs d'artillerie, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "La destruction de ces infrastructures essentielles prive la population assiégée (mais) déterminée de centres de soins vitaux (...) et les laisse mourir", écrit dans un courrier électronique adressé à Reuters vendredi soir par un membre de l'opposition syrienne la direction sanitaire locale. Selon Elizabeth Hoff, représentante de l'Organisation mondiale de la santé en Syrie, les organisations humanitaires placées sous la direction de l'Onu et présentes du côté turc de la frontière "ont confirmé aujourd'hui que tous les hôpitaux d'Alep étaient hors service". L'OSDH, une ONG basée à Londres qui rend compte du conflit grâce à un réseau d'informateurs sur place, assure en revanche que certains centres hospitaliers de la partie assiégée de ville continuent à prodiguer des soins. Mais, ajoute-t-il, les bombardements dissuadent les habitants de s'y rendre. A Washington, le gouvernement américain a condamné ces "horribles attaques" contre des hôpitaux et invité la Russie à prendre des mesures pour réduire le niveau de violence à Alep-Est et faciliter la livraison d'aide humanitaire. "Il n'y aucune excuse à ces actes haineux", dit la conseillère à la Sécurité nationale, Susan Rice, dans un communiqué. Plusieurs centres de soins ont été endommagés ces derniers jours par les bombardements et certains ont été directement visés, selon le personnel médical et des habitants. Médecins sans Frontières estime que depuis le début du mois de juillet les hôpitaux d'Alep-Est ont été touchés par des tirs ou des bombardements une trentaine de fois. "Il reste peu de médecins et il manque des fournitures médicales, avec l'impossibilité d'en envoyer", dit MSF. Au total, 270.000 civils vivraient encore dans la zone et la population n'a, selon l'Onu, quasiment plus de vivres ni donc de médicaments, en raison de l'impossibilité de la ravitailler en aide humanitaire. L'armée syrienne a repris ses raids aériens meurtriers mardi à Alep au terme d'une "pause" d'environ un mois. Des combats au sol ont eu lieu vendredi à la périphérie des quartiers est. L'aviation russe, qui appuie les forces gouvernementales dans le cadre du soutien militaire apporté par Moscou au régime du président Bachar al Assad, assure ne pas participer à ces opérations mais dit intervenir sur d'autres fronts. L'opposition les accuse de viser délibérément des cibles civiles, ce que les deux parties démentent. (Angus McDowall, avec Timothy Ahmann à Washington, Jean-Philippe Lefief et Gilles Trequesser pour le service français)