Le tourisme noir : quand le macabre attire

Narcos sur Netflix, ou Chernobyl sur HBO : ces séries n’ont pas comme seul point commun d’être encensées par la critique. Certains de leurs fans s’essaient à une nouvelle activité touristique : le tourisme noir. Une pratique consistant à visiter des lieux associés à la violence, à la catastrophe ou à la mort. Souvent par simple curiosité morbide.

Narcos sur Netflix, ou Chernobyl sur HBO : ces séries n’ont pas comme seul point commun d’être encensées par la critique. Certains de leurs fans s’essaient à une nouvelle activité touristique : le tourisme noir. Une pratique consistant à visiter des lieux associés à la violence, à la catastrophe ou à la mort. Souvent par simple curiosité morbide.

Les sites de catastrophes nucléaires ont la cote. L’accident de Fukushima, en 2011, avait ouvert la voie, des touristes en quête d’émotions s’aventurant depuis dans les zones supposées radioactives. La série Chernobyl, diffusée entre le 6 mai et le 3 juin 2019, a elle remis au goût du jour le site de la catastrophe de 1986. Au point que les autorités ont récemment appelé ces curieux à davantage de respect.

La pratique du « dark tourism » n’a pourtant rien de nouveau. Déjà en vogue après les attentats du 11 septembre 2001, cette quête du macabre prospère au gré des catastrophes : ouragan Katrina en 2005, naufrage du Costa Concordia en 2012, guerres d’Irak et de Syrie, … Suivre les pas de Pablo Escobar, le célèbre trafiquant de cocaïne, immortalisé par la série Narcos, est ainsi à la mode. « El Patron », à la tête du cartel de Medellin jusqu’à sa mort en 1991, a bâti son empire par la force, faisant des milliers de victimes. Le personnage fascine : argent, violence, dépravation, au point que des voyages organisés sont proposés depuis les Etats-Unis. Un « narco-tourisme » à l’assaut de Medellin, à double tranchant pour la Colombie : entre manne financière importante et stéréotype tenace de pays de la drogue.

Des excès récurrents

En pleine expansion, le tourisme noir inquiète et agace par ses excès. Les attitudes irrespectueuses se multiplient - photos dénudées sur les sites de catastrophe, ou inconscientes prises de risques – et le phénomène a du mal à être contrôlé. Surtout quand il est aussi imprévisible. Si Tchernobyl attirait déjà avant la série de HBO, ces dernières semaines ont connu un pic d’affluence spectaculaire. La petite ville abandonnée de Pripiat, à quelques kilomètres du réacteur numéro 4, se retrouve(...)


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