Tourisme à Barcelone : le grand ras-le-bol
« Le capharnaüm de l’été a commencé », soupire un taulier du quartier gothique à Barcelone, nez épaté, mine fatiguée. Ici, le soleil est bloqué au zénith mais le cœur de certains locaux reste orageux. Ils ont perdu de leur hospitalité légendaire, écœurés par la masse de touristes qui vient troubler leur quiétude.
À lire aussi Les menaces du surtourisme
Chaque année, près de 15 millions de voyageurs posent leurs valises dans la ville qu’on surnomme « Barna ». C’est presque autant qu’à Madrid, pour une superficie cinq fois inférieure. Ils s’entassent sur les places populaires, se bousculent dans les rues étriquées du centre historique et assiègent les joyaux culturels. Barcelone fait partie de ces villes victimes de leur succès, que le tourisme a défigurées.
À lire aussi Le tourisme Instagram à la conquête du monde
Samedi 6 juillet, 3 000 résidents se sont mobilisés pour manifester leur ras-le-bol. « Il faut réguler le tourisme », explique Paulo, un habitant des Ramblas, les Champs-Élysées locaux. Le message s’affiche sur des panneaux flottant au-dessus du cortège : « Moins de visiteurs, plus d’habitants » ou encore « Touristes hors de nos quartiers »… Des vacanciers ont aussi été aspergés avec des pistolets à eau, d’autres encerclés, insultés. Des images qui ont fait le tour du monde. Ce n’est pas la première fois, et certainement pas la dernière, que la région la plus visitée d’Espagne enregistre de telles agressions.
Image
...