Toujours pas de suspect identifié dans l'affaire Skripal

L'enquête sur l'empoisonnement de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal à l'aide d'un agent neurotoxique il y a deux mois en Grande-Bretagne n'a pas encore permis d'identifier de suspect, a déclaré mardi le conseiller à la sécurité nationale du gouvernement britannique. /Photo d'archives/REUTERS/Peter Nicholls

LONDRES (Reuters) - L'enquête sur l'empoisonnement de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal à l'aide d'un agent neurotoxique il y a deux mois en Grande-Bretagne n'a pas encore permis d'identifier de suspect, a déclaré mardi le conseiller à la sécurité nationale du gouvernement britannique.

Sergueï Skripal et sa fille, Ioulia, ont été retrouvés le 4 mars inconscients sur un banc public de Salisbury, dans le sud de l'Angleterre, après qu'un agent innervant de conception soviétique, le Novitchok, a été aspergé sur la porte d'entrée de leur domicile.

Le gouvernement britannique a mis en cause la Russie, qui a nié toute implication, ce qui a donné lieu à la plus importante expulsion croisée de diplomates entre les pays occidentaux et Moscou depuis la fin de la Guerre froide.

Lors d'une audition mardi devant la commission de la Défense du Parlement britannique, le conseiller à la sécurité nationale de la Première ministre Theresa May, Mark Sedwill, a reconnu que l'enquête n'avait pas encore permis d'identifier de suspect.

Il a en revanche indiqué que les mesures de sécurité avaient été renforcées autour d'autres anciens espions russes ayant fait défection et susceptibles d'être la cible de représailles.

"La police (...) et les diverses agences concernées réévaluent la sécurité de toutes les personnes qui pourraient être menacées", a-t-il dit.

La police britannique a annoncé avoir ouvert une enquête pour meurtre après la mort de l'homme d'affaires russe Nikolaï Glouchkov, retrouvé sans vie à son domicile londonien quelques jours après l'empoisonnement de Sergueï Skripal.

Les services de sécurité ont aussi reçu pour instruction de se pencher à nouveau sur 14 autres décès survenus ces dernières années en Grande-Bretagne, qui n'avaient pas été considérés à l'origine comme suspects mais pour lesquels une possible implication de la Russie avait été évoquée.

(Michael Holden; Tangi Salaün pour le service français)