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De grandes divergences demeurent sur le nucléaire iranien

par John Irish et Lesley Wroughton VIENNE (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et un vice-ministre iranien ont fait état dimanche de la persistance de divergences importantes entre Téhéran et les puissances du groupe 5+1 aux négociations à Vienne sur le programme nucléaire de la République islamique. "Manifestement, nous avons toujours de très fortes divergences, et il faudra voir si nous pouvons progresser", a dit le secrétaire d'Etat avant des entretiens sur l'Iran avec Catherine Ashton, représentante de la diplomatie de l'Union européenne, et d'autres ministres des Affaires étrangères européens venus à Vienne rejoindre les négociateurs. De son côté, un négociateur iranien de haut rang présent aux négociations de Vienne, le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi, a estimé qu'il était difficile de dire pour l'heure si l'Iran et les six puissances seraient en mesure d'aplanir leurs divergences, a rapporté la télévision nationale iranienne. "Des divergences demeurent sur tous les grands sujets. Nous n'avons pas réussi à réduire ces divergences et il est difficile de dire si c'est possible", a dit Araqchi à la chaîne de télévision iranienne Al Alam. Abbas Araqchi s'est déclaré "pas pessimiste, mais pas très optimiste non plus" sur les perspectives d'un accord avant la date butoir fixée au 20 juillet. "Aucune proposition n'a été acceptée pour le moment. Nous ne sommes pas parvenus à un accord sur le programme d'enrichissement (de l'Iran)". Si les négociations échouent, a-t-il averti, l'Iran reprendra le processus d'enrichissement à un degré supérieur, processus qu'il a suspendu le 20 janvier lorsqu'est entré en vigueur l'accord préliminaire conclu à Genève le 24 novembre 2013. L'Iran, en échange de cet accord transitoire, a obtenu un certain assouplissement des sanctions internationales. Les Etats-Unis et certains de leurs alliés soupçonnent Téhéran de chercher à se doter en secret de l'arme atomique, ce que démentent les Iraniens. John Kerry est arrivé à Vienne aux premières heures de dimanche, en provenance de Kaboul où il a arraché un accord entre candidats à la présidentielle afghane sur la vérification des résultats du second tour. "Il est essentiel de s'assurer que l'Iran ne va pas mettre au point une arme nucléaire et que son programme est pacifique. C'est ce que nous nous efforçons d'obtenir ici et j'espère que nous pourrons réaliser certains progrès", a-t-il dit dans le capitale autrichienne. Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, ne s'est pas non plus montré vraiment optimiste : "Nous allons essayer d'avancer. Malheureusement les positions sont assez écartées." (avec Fredrik Dahl et Parisa Hafezi; Eric Faye pour le service français)