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Total: L'opération Anadarko alimentera la hausse du dividende

PARIS (Reuters) - Le rachat des actifs africains d'Anadarko n'aura aucun effet négatif sur la politique de retour aux actionnaires de Total et contribuera même à la hausse future de son dividende, a déclaré mercredi le PDG du groupe pétrolier français Patrick Pouyanné.

Total a annoncé début mai la signature d'un accord avec l'américain Occidental Petroleum en vue du rachat pour 8,8 milliards de dollars des actifs pétroliers et gaziers du groupe Anadarko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud, dans le cadre d'une OPA d'Occidental Petroleum sur Anadarko.

A cette occasion, Total a confirmé le maintien de sa politique de retour aux actionnaires pour 2018-2020, avec une hausse du dividende de 10% sur cette période et 5 milliard de dollars de rachat d'actions.

"Le projet d'acquisition des actifs africains d'Anadarko n'aura aucun effet négatif sur la politique de retour aux actionnaires ; je dirais même au contraire puisque cette acquisition dégagera un cash-flow net positif dès 2020, même pour un prix du baril inférieur à 50 dollars", a dit Patrick Pouyanné lors de l'assemblée générale des actionnaires.

"Plus de un milliard de dollars supplémentaires de cash-flows nets viendront à partir de 2025 après le démarrage du projet Mozambique LNG, qui contribuera donc à la croissance future de nos dividendes", a-t-il ajouté.

Patrick Pouyanné a également déclaré que Total allait dialoguer "très prochainement" avec les autorités algériennes au sujet de son projet de rachat d'actifs d'Anadarko en Algérie, ajoutant qu'il ne fallait pas "s'inquiéter outre-mesure" sur ce dossier.

Le ministre algérien de l'Energie avait de son côté déclaré lundi qu'il chercherait un "bon compromis" dans le cadre de ce projet, les actifs d'Anadarko en Algérie représentant environ 260.000 barils par jour, soit plus de 25% de la production nationale de brut estimée à un million de barils par jour.

Alger pourrait prendre des mois avant de trancher sur ce dossier, selon deux sources du secteur de l'énergie en Algérie, les dirigeants se concentrant actuellement sur la transition politique après la destitution du président Abdelaziz Bouteflika.

Selon une des sources, il est peu probable que le gouvernement actuel, censé être en place jusqu'à l'élection présidentielle prévue le 4 juillet, prenne une décision définitive. "Le moment n'est pas opportun, l'Algérie est occupée par la transition post-Bouteflika", a-t-elle dit.

Total a signé des accords avec l'Algérie en 2018 mais certains responsables algériens craignent que la France ne contrôle trop son secteur de l'énergie, a expliqué la deuxième source.

Les relations entre l'Algérie et la France restent marquées par le traumatisme de la guerre d'indépendance de 1954-1962. Tout accord impliquant Total devrait faire l’objet d’un examen approfondi car l'Algérie reste attentive aux investissements des entreprises venant de l'ancienne puissance coloniale.

(Benjamin Mallet, avec Lamine Chikhi à Alger, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)