Total attaqué en justice pour inaction climatique

À Bize-Minervois, dans l'Aude, le maire socialiste, Alain Fabre, connaît par cœur la démarche à suivre pour voir sa commune reconnue en état de catastrophe ­naturelle. "Inondations ou ­sécheresse, depuis vingt ans, c'est pratiquement un arrêté par an", raconte l'édile. Dans la partie basse de ce bourg de 1.185 ­habitants, 60 maisons et des bâtiments ­municipaux sont régulièrement sinistrés. Las des phénomènes ­extrêmes, qui "s'accentuent avec le ­changement climatique", l'élu a décidé de s'associer à la bataille ­juridique ­lancée contre Total par 14 ­collectivités territoriales et cinq associations* qui souhaitent contraindre la société à agir pour limiter le ­réchauffement à 1,5 degré. "L'entreprise ­représente deux tiers des émissions de gaz à effet de serre de la France, ­argumente Alain Fabre. Elle pollue plus, donc elle est plus responsable que les autres."

En juin 2019, le collectif avait mis en demeure le groupe ­pétrolier, classé parmi les 20 plus gros ­émetteurs de CO2 au monde. Faute de réponse satisfaisante, une étape supplémentaire va être franchie mardi au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine). "On assigne Total en justice, annonce le maire (EELV) de Grenoble, Éric Piolle. C'est le premier contentieux climatique contre une entreprise française."

L'accord de Paris sur le climat opposable aux entreprises?

Le collectif fonde son action sur la notion de "devoir de ­vigilance". Depuis février 2017, la loi contraint en effet les ­sociétés françaises ­employant plus de...


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