Toshiba: Un fonds juge que les puces valent 2 fois le prix conclu

TOKYO (Reuters) - Un fonds activiste basé à Hong Kong, opposé à la cession par Toshiba de sa division de semi-conducteurs pour 2.000 milliards de yens (18,6 milliards de dollars) à un consortium emmené par le fonds Bain, a dit qu'elle valait jusqu'à deux fois plus et que l'accord devrait être renégocié.

Toshiba peut annuler l'opération sans avoir à payer de pénalités dans la mesure où la cession n'a pas été bouclée avant la date limite fixée au 31 mars, souligne le fonds. Les deux parties attendent toujours le feu vert de la Chine.

Argyle Street Management, qui gère 1,3 milliard de dollars d'actifs, pousse Toshiba a revoir sa décision en faveur d'une cotation en Bourse. Le fonds n'a pas précisé le montant de la participation qu'il détient dans le capital de Toshiba.

Il a déclaré que la cession devrait être renégociée sur la base d'une valorisation de 3.300 milliards à 4.400 milliards de yens, soit 30 milliards à 41 milliards de dollars, au lieu de des 2.000 milliards de yens (15,2 milliards d'euros) convenus.

Toshiba devrait chercher à coter en Bourse sa filiale si le groupe emmené par Bain refuse un prix plus élevé, a-t-il ajouté dans un communiqué publié vendredi.

Une porte-parole de Toshiba a indiqué que le groupe attendait toujours l'autorisation réglementaire et que sa position consistait à attendre. Elle a refusé de commenter les déclarations d'Argyle.

Le nouveau directeur général du conglomérat japonais, Nobuaki Kurumatani, a déclaré à la presse mardi que Toshiba ne choisirait pas de renoncer à la vente de ses semiconducteurs, à moins d'un changement majeur des circonstances.

Le deuxième producteur de mémoires Nand derrière Samsung Electronics voulait céder sa filiale pour couvrir les dettes évaluées à plusieurs milliards de dollars de sa division nucléaire américaine Westinghouse, en dépôt de bilan.

Mais cette cession ne s'impose plus comme une nécessité absolue, le conglomérat étant parvenu à lever 5,4 milliards de dollars auprès d'investisseurs étrangers, réduisant ainsi le risque d'une radiation de la Bourse de Tokyo.

(Makiko Yamazaki et Taro Fuse, Juliette Rouillon pour le service français)