“Tortures” : un scandale de violences policières indigne l’Italie

Le témoignage de Nicolae Daju, un sans-abri roumain habitant la ville de Vérone, dans le nord de l’Italie, fait froid dans le dos. Voici le récit qu’il a confié à La Repubblica.

“Je me trouvais dans un bar lorsque deux agents de police nous ont demandé nos papiers et nous ont dit ensuite de les suivre… Dans la voiture, ils m’ont aspergé avec une bombe lacrymogène au poivre. Une fois dans la cellule, j’ai demandé à aller aux toilettes, ils m’ont dit que c’était impossible et que je devais le faire dans la cellule, mais après que j’ai uriné, un des policiers est entré, il m’a gazé à nouveau et ensuite, il m’a traîné par terre dans la flaque d’urine.”

Cet épisode relayé par le quotidien romain fait partie d’une série d’accusations qui concernent “cinq policiers arrêtés mardi à Vérone pour avoir frappé et torturés plusieurs personnes, résume Il Post. Il s’agit de quatre agents et d’un inspecteur, accusés de torture, blessure, rétention de documents officiels, malversation et abus de pouvoir.”

L’enquête qui a abouti à ces accusations, précise ensuite ce site d’information italien, a débuté en août 2022, lorsque les forces de l’ordre “ont commencé à s’intéresser à une perquisition faite par l’un des accusés, Alessandro Migliore, auprès d’un groupe de personnes albanaises accusées de tentative d’homicide. Cette perquisition aurait été effectuée avec une légèreté excessive à cause des liens présumés entre Migliore et certaines personnes appartenant à la famille de ces Albanais.”

Ainsi, les forces de l’ordre ont décidé de mettre en place des écoutes, qui ont permis de découvrir dans les mois suivants six cas de violences et de torture à l’encontre de cinq personnes étrangères résidant à Vérone et d’une personne de nationalité italienne. De nombreuses insultes racistes ont aussi été proférées, révèlent ces écoutes.

“Nous y revoilà ! ”

De quoi révolter le quotidien turinois La Stampa, qui publie un éditorial où le sentiment d’indignation est palpable.

“Nous y revoilà, encore un cas d’abus des forces de l’ordre à l’encontre des personnes les plus marginalisées, et qui est donc encore plus méprisable et douloureux, s’exclame le journal libéral. Et à chaque fois [que cela arrive], le sentiment de méfiance de la population augmente.”

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