Des tomates à la fois goûteuses et résistantes ? Des chercheurs y travaillent
Des chercheurs ont découvert le gène qui donne aux tomates de la variété roma la robustesse qui les rend moins “écrasables” que d’autres, et donc plus pratiques à récolter de manière mécanisée. Cette variété obtenue par hybridation, charnue, rouge écarlate et de forme oblongue, est en général destinée aux conserves et aux sauces. Il faut dire que son goût est un peu fade…
Mais la découverte de ce gène, décrit dans la revue Nature Plant le 18 septembre, pourrait changer la donne. L’introduire dans des variétés savoureuses “pourrait permettre aux cultivateurs de créer des variétés de tomates à la fois goûteuses et suffisamment résistantes pour être récoltées par des machines”, assure Science.
Pour cette étude, les chercheurs ont croisé deux variétés de tomates, planté plus de 14 000 graines et analysés les gènes des fruits résultants dont la forme était allongée. Ils en ont identifié un en particulier, qui contrôle des centaines d’autres gènes impliqués dans la croissance cellulaire d’un fruit en développement.
Pas d’altération du goût
Ils ont ainsi constaté qu’une mutation de ce gène qu’on retrouve dans la variété roma “se traduit par une croissance accélérée des cellules dans une certaine direction, ne produisant ainsi que des tomates de forme allongée”, détaille Science. Ils ont introduit cette mutation dans d’autres variétés, notamment l’ailsa craig, normalement bien ronde et savoureuse, et obtenu des fruits oblongs sans que leur goût soit altéré.
Puis, “pour vérifier leur résistance, les chercheurs ont écrasé près de 150 tomates dans une presse de laboratoire pour mesurer leur point d’éclatement – un peu comme un crash test automobile”, raconte la revue scientifique. D’autres travaux sont néanmoins nécessaires avant de produire une variété destinée au marché. Il faudrait par exemple s’assurer que tous les fruits mûrissent en même temps.
Certains craignent cependant que la forme allongée ne permette pas à ces fruits de trouver une place sur le marché du sandwich. Mais pour Denise Tieman, une biochimiste qui étudie le goût des tomates à l’université de Floride et qui n’a pas participé à ces travaux, cela n’est pas un vrai problème. Selon elle, “il est probablement possible d’augmenter la taille des tomates roma, parce qu’on connaît les gènes responsables de la croissance”. Elle a bon espoir que l’on parvienne à créer une variété bon marché, à longue durée de conservation, dont la forme se prête bien aux sandwichs et qui soit goûteuse. “Il y a clairement un marché”, insiste-t-elle.
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