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Tom-Edouard et Marina sur la promenade des Anglais, quand l’émotion n’empêche pas l’analyse

A Nice, le 18 juillet, jour de la minute de silence nationale.

Comment continuer à vivre ensemble après Charlie, après le Bataclan, après Nice?

Je suis en vacances dans le plus beau pays du monde, l’Irlande – les verts dorés, sombres, kaki anis, opaline, tilleul, veronese, olive, pistache de ses paysages de lumière, le bleu turquoise ou céladon de l’Atlantique, les falaises crayeuses, la musique des pubs. Vers 22 heures, je reçois un SMS de mon fils Tom-Edouard enfermé dans la cave d’un restaurant de Nice, avec son amie Marina : «Coup de feu à Nice. Tout le monde va bien. Ne t’inquiète pas.» Puis, je reçois un SMS de ma fille Salomé : elle a annulé à la dernière minute sa sortie nocturne sur la promenade des Anglais m’écrit-elle… Elle ajoute que mon frère Jérôme a réussi à se réfugier à l’abri. Je ne saisis pas de quoi parlent ces textos et la peur n’est que rétrospective quand j’apprends le lendemain l’horreur des événements de Nice ce 14 juillet au soir.

Aucun mot ne peut décrire le trauma de ceux qui ont vécu ces moments de violences, d’attentes, de terreurs, de rumeurs les plus folles sur ce qui se passait. Tom-Edouard et Marina sont restés jusqu’à minuit dans une cave à vin d’un restaurant du vieux Nice avec 25 personnes – des employés, des clients, des passants – avec comme seules informations les messages sur Facebook, les tweets sur les portables et les rumeurs les plus folles de prise d’otages, de fusillades dans la ville…

Marina explique :

«Depuis cette soirée, on vit dans la psychose recherchée par Daech et on a peur de chaque bruit suspect, des petits mouvements de foule ou d’un simple cri ; on a du mal à sortir dans la rue.»

Passés l’effroi et la sidération, il nous faut penser l’événement, mettre du sens à une réalité tragique, qui fait peser une menace sur tout un chacun et peut générer des stress post-traumatiques et des difficultés à vivre (et à penser) un monde qui échappe.

Sauf à en apprendre plus par l’enquête en cours, il semble qu’on ait affaire à un homme peu connu pour ses pratiques religieuses, radicales ou (...)

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