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Tokyo vise 20 à 22% de nucléaire dans le mix énergétique

La centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Le gouvernement japonais a préconisé mardi que la part du nucléaire dans le mix énergétique du Japon atteigne 20 à 22% d'ici à 2030, et que celle des énergies renouvelables soit légèrement plus élevée, à 22-24%. /Photo prise le 11 mars 2015/REUTERS/Kyodo

TOKYO (Reuters) - Le gouvernement japonais a préconisé mardi que la part du nucléaire dans le mix énergétique du Japon atteigne 20 à 22% d'ici à 2030, et que celle des énergies renouvelables soit légèrement plus élevée, à 22-24%. Cette proposition risque de se heurter à l'hostilité de l'opinion publique, majoritairement opposée à l'énergie atomique depuis la catastrophe de Fukushima. Tous les réacteurs nucléaires du pays sont à l'arrêt en attendant les contrôles de sécurité de la nouvelle autorité nucléaire mise en place après le désastre de mars 2011. Une bonne partie d'entre eux devront être fermés d'ici 2030, car ils auront atteint leur limite d'âge de 40 ans. "Le maximum qu'on peut attendre est 15% de nucléaire d'ici 2030, si tous les réacteurs redémarrent et que la règle des 40 ans est strictement observée", déclare Mutsuyoshi Nishimura, ancien ambassadeur du Japon pour les négociations sur le climat. La proposition sur les renouvelables, estime-t-il, "prouve un manque total de vision". Avant Fukushima, l'accident le plus grave du nucléaire civil depuis Tchernobyl en 1986, la part du nucléaire dans le mix énergétique japonais était de près de 30%. Le ministère de l'Industrie recommande aussi que les parts du gaz naturel liquéfié et du charbon atteignent respectivement 27% et 26%, alors que ces deux sources d'énergie ont fortement augmenté pour pallier l'arrêt du nucléaire, contribuant à une hausse des émissions japonaises de gaz à effet de serre. (Aaron Sheldrick et Osamu Tsukimori, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)