Tokyo va réduire la part du nucléaire dans son mix énergétique

par Aaron Sheldrick TOKYO (Reuters) - Le Japon reverra à la baisse son ratio de dépendance à l'énergie nucléaire dans une mise à jour de sa politique énergétique qui pourrait être dévoilée dès le début de l'an prochain, apprend-on de trois sources informées des projets du gouvernement. La politique actuelle prévoit 20 à 22% de part du nucléaire dans le mix énergétique mais un objectif de 10 à 15% est évoqué, dit-on de mêmes sources. Cette révision à la baisse s'explique par la forte opposition de la population japonaise à l'énergie nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima et par le fait que le gouvernement se rend compte que ses objectifs fixés en 2015 ne sont pas réalistes. Seuls deux des 42 réacteurs de l'archipel, fermés par sécurité après le désastre de 2011, fonctionnent à nouveau et le secteur a de nombreux défis à relever, entre l'entretien de centrales vieillissantes et les recours juridiques déposés contre les redémarrages de réacteurs. Avant Fukushima, la part du nucléaire dans la production d'électricité japonaise atteignait 30%. La décision de réduire la part du nucléaire s'accompagnera probablement d'un engagement des autorités en faveur des énergies renouvelables mais devrait aussi encourager le gouvernement à accroître encore le nombre de centrales à charbon. Plus de quarante nouvelles centrales à charbon, le combustible le plus polluant, sont programmées au cours des prochaines années, ce qui pourrait compromettre l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixé par Tokyo. Le pays pourrait également s'appuyer davantage sur le gaz naturel liquéfié (GNL), dont l'utilisation a grimpé après la catastrophe de Fukushima. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)