Tirs, harcèlement… deux expertes de l’ONU dénoncent les pressions d’Israël contre les journalistes en Cisjordanie

Des expertes de l’ONU dénoncent les attaques contre les journalistes en Cisjordanie occupée par l’armée israélienne.

INTERNATIONAL - Un danger constant. Dans un communiqué publié ce jeudi 12 septembre, deux expertes de l’ONU dénoncent les pressions opérées sur les journalistes par les forces israéliennes en Cisjordannie occupée. Elles évoquent des attaques, notamment récentes, impliquant des tirs à balles réelles.

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« Nous dénonçons fermement les attaques et le harcèlement des journalistes en Cisjordanie illégalement occupée, qui ne sont rien d’autre que des tentatives grossières de l’armée israélienne pour empêcher les reportages indépendants sur d’éventuels crimes de guerre », écrivent les deux expertes dans un communiqué, qui sont mandatées par le Conseil des droits de l’homme mais ne parlent pas au nom de l’ONU.

Irène Khan, Rapporteure spéciale sur la liberté d’opinion et d’expression et Francesca Albanese, Rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens ont mis en exergue au moins trois incidents en septembre, à Jénine et à Tulkarem, « où les forces de sécurité israéliennes ont tiré à balles réelles sur des journalistes ou leurs véhicules, alors qu’ils couvraient des opérations militaires et des victimes civiles ».

L’AFP a été témoin de l’un de ces incidents, celui du 3 septembre près de Jénine. Au moins quatre journalistes ont été blessés, même si plusieurs d’entre eux portaient des vestes de presse clairement marquées, note le communiqué.

« Une violation flagrante du droit international »

« Il est profondément inquiétant de voir les soldats israéliens en Cisjordanie reproduire le même mépris pour la sécurité des journalistes qu’à Gaza, en violation flagrante du droit international », écrivent les expertes.

« Les médias étrangers continuent de se voir refuser l’accès à Gaza et leur sécurité en Cisjordanie est désormais également sérieusement menacée, ce qui entrave gravement leur travail journalistique », affirment aussi Mmes Khan et Albanese. Cette dernière est l’une des critiques les plus virulentes des autorités israélienne qui le lui rendent bien.

Depuis octobre 2023, au moins 29 journalistes ont été détenus par les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, et trois par l’Autorité palestinienne, souligne le communiqué, indiquant que plusieurs d’entre eux sont toujours en détention administrative.

Les cas de journalistes, y compris de femmes journalistes, soumis à des mauvais traitements pendant leur détention par Israël, notamment des violences sexuelles et sexistes, ont été bien documentés, selon les expertes.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre dans la bande de Gaza entre l’armée israélienne et le Hamas, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien, les violences entre les Palestiniens d’une part, et l’armée et les colons israéliens d’autre part, se sont intensifiées en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.

Au moins 665 Palestiniens y ont été tués par des tirs de soldats ou colons israéliens, selon des données du ministère palestinien de la Santé, et au moins 24 Israéliens, parmi lesquels des soldats, y ont péri dans des attaques palestiniennes ou dans des opérations militaires, selon des données officielles israéliennes.

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