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Tillerson ne fixe pas de terme à la présence américaine en Syrie

Les Etats-Unis n'ont fixé aucun terme à leur présence militaire en Syrie, a prévenu mercredi le secrétaire d'Etat Rex Tillerson (photo) qui y voit une solution pour poursuivre la lutte contre le groupe Etat islamique et comme un moyen de pression contre le régime de Damas. /Photo prise le 16 janvier 2018/REUTERS/Ben Nelms

PALO ALTO, Californie (Reuters) - Les Etats-Unis n'ont fixé aucun terme à leur présence militaire en Syrie, a prévenu mercredi le secrétaire d'Etat Rex Tillerson qui y voit une solution pour poursuivre la lutte contre le groupe Etat islamique et comme un moyen de pression contre le régime de Damas.

Dans un discours prononcé à l'université de Stanford, Rex Tillerson a clairement indiqué que Washington oeuvrerait au départ de Bachar al Assad tout en appelant à la patience, reconnaissant à demi-mot que la position de Damas s'est récemment renforcée.

"Que je sois bien clair: les Etats-Unis maintiendront une présence militaire en Syrie dont le principal objectif sera de faire en sorte que l'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant, ancien acronyme désignant l'EI) ne puisse renaître de ses cendres", a-t-il dit.

Cette présence s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle stratégie américaine dont les contours sont longtemps restés flous. Selon Rex Tillerson, un retrait des forces américaines, actuellement évaluées à 2.000, offrirait à l'Iran, allié de la Syrie, le champ libre pour y étendre sa présence et son influence.

Cette stratégie n'est toutefois pas sans risques pour les Etats-Unis dont les soldats pourraient se retrouver exposés aux brusques changements d'allégences fréquemment observés en Syrie depuis près de sept ans.

Rex Tillerson a appelé les partenaires des Etats-Unis à maintenir la pression sur le régime de Damas tout en apportant leur aide aux régions libérées de l'emprise de l'EI.

"Selon nous, la volonté de renouer avec une vie normale et la pression permettront de réunir le peuple syrien et ceux qui appartiennent au régime afin de convaincre Assad de se mettre de côté", a-t-il dit.

Washington va conduire des "initiatives de stabilisation", nettoyage de champs de mine, restauration de services de base dans les régions libérées, par exemple, a-t-il ajouté avant d'inviter le président Vladimir Poutine russe à intensifier la pression sur le gouvernement syrien.

(David Brunnstrom, avec David Alexander, Nicolas Delame pour le service français)