"On tient à cet article": Darmanin défend la création d'un titre de séjour pour les métiers en tension

"Être très dur avec les étrangers délinquants et intégrer ceux qui veulent travailler". Gérald Darmanin, qui disait vouloir être "méchant avec les méchants et gentil avec les gentils", continue de marcher sur les deux jambes de son projet de loi immigration ce lundi sur BFMTV-RMC.

Le ministre de l'Intérieur réaffirme son intention de défendre la création d'un titre de séjour pour les métiers en tension. "Avec Olivier Dussopt (ministre du Travail), on tient à cet article" 3, explique le patron de la place Beauvau, avant l'arrivée du texte au Sénat le 6 novembre prochain.

"Absurdité du comportement de monsieur Marleix"

Le casse-tête n'est donc toujours pas résolu. À l'Assemblée, Les Républicains font de la dite mesure une condition sine qua non de leur soutien, sans lequel l'exécutif ne peut espérer l'adoption de son texte, à moins de dégainer un 49.3. La droite brandit une menace pour peser dans le rapport de force: la motion de censure. Quelques-uns de ses députés (19 sur 62, NDLR) avaient voté celle sur les retraites. Le sort d'Élisabeth Borne et celui de son gouvernement s'étaient joués 9 voix près.

Si le gouvernement envisage de passer la disposition par circulaire, la pression vient également de son propre camp: une partie de la majorité soutient fermement cette mesure. Dernier élément de l'équation: Marine Le Pen a indiqué ce dimanche sur France 3 que le Rassemblement national pourrait voter le projet de loi... si l'article 3 est retiré.

Cette prise de position n'a pas échappé à Gérald Darmanin, qui en profite pour rendre les coups à la droite, après qu'Olivier Marleix, chef des députés LR, a dit dans Le Parisien ce samedi que le texte du ministre comprenait des "fausses mesures de droite", ainsi que de "vraies mesures de gauche".

S'il assure ne "pas chercher les voix de madame Le Pen", Gérald Darmanin voit en son éventuel soutien une preuve de "l'absurdité du comportement de monsieur Marleix". Le ministre évoque cette "droite républicaine", pour mieux inviter LR à se distinguer du RN et donc... à ne pas corréler son vote à l'avenir de l'article 3.

"Texte d'intérêt général"

"La droite, c'est le travail", pointe-t-il encore. Et de tacler:

"On n'est pas chez les LR sur une ligne du Rassemblement national, ou alors j'ai mal comrpis la droite française".

Gérald Darmanin défend "un texte d'intérêt général pour les Français", fustigeant la "politique politicienne", qui a "peu d'intérêt quand il y a des attentats sur notre sol". L'ex-maire de Tourcoing (Nord) met une nouvelle fois en avant les autres grands axes de son texte, comme la "simplification des procédures" sur les OQTF (Obligation de quitter le territoire français) ou le renforcement des mesures d'expulsion des "étrangers délinquants". Le ministre relève la nécessité d'un texte équlibré:

"Autant on doit expulser l'étranger délinquant, autant on doit intégrer l'étranger qui travaille".

"On va trouver un compromis" dit-il, avançant néanmoins que celui-ci doit néanmoins se faire "sur une base d'efficacité et de justice". Dès lors, il ne s'agit pas "jeter à la mer tous ceux qui travaillent, respectent les règles de la République, vibrent au son de la Marseillaise et travaillent très durement". Autrement dit, rien ne bouge. Jusqu'à quand?

Article original publié sur BFMTV.com