Thyssenkrupp va rechercher des partenaires pour son acier

par Douglas Busvine

FRANCFORT (Reuters) - Thyssenkrupp va se mettre à la recherche de partenaires pour ses activités sidérurgiques après avoir renoncé à une fusion dans ce secteur avec l'indien Tata Steel, a déclaré à la presse dimanche son président du directoire.

"Bien sûr, dans l'acier, nous cherchons d'autres possibilités de consolidation", dit Guido Kerkhoff dans le cadre d'un entretien dans l'édition en ligne du quotidien économique Handelsblatt.

"Mais au regard de la position actuelle de la Commission européenne, je ne vois pas de possibilité en vue de fusions plus importantes. En conséquence, nous resterons l'actionnaire majoritaire."

Le conglomérat allemand a abandonné vendredi le projet de fusion de ses actifs sidérurgiques en Europe avec ceux de Tata Steel, qui était dans les tuyaux depuis trois ans, les deux groupes expliquant qu'ils n'étaient pas disposés à offrir de nouvelles concessions pour satisfaire la Commission européenne.

En même que ce projet de fusion, Thyssenkrupp a également annoncé vendredi renoncer à se scinder en deux entités cotées, l'une concentrée sur les biens d'équipement et l'autre reprenant le reste des actifs du groupe.

A la place, Thyssenkrupp a fait état d'un nouveau projet de réorganisation et l'introduction en Bourse de sa division dédiée aux ascenseurs, son activité la plus rentable.

Ces éléments avaient fait bondir le titre Thyssenkrupp de plus de 20% vendredi. Dans des échanges d'avant-Bourse, il est en baisse de 1,6%.

Dans le cadre de sa nouvelle organisation, le groupe va supprimer 6.000 postes, soit 4% de ses effectifs, dont un tiers dans sa division acier.

Le conglomérat allemand est depuis plusieurs années sous la pression des investisseurs qui lui réclament d'améliorer ses performances en simplifiant sa structure.

Thyssenkrupp, qui a annoncé anticiper un cash-flow négatif sur l'exercice en cours, cherche un soutien financier avec l'IPO de sa division ascenseurs.

"Nous allons nous attaquer à cela le plus rapidement possible et voir ensuite quel est le bon moment", a déclaré Guido Kerkhoff au Handelsblatt.

Prié de dire si le groupe pourrait verser un dividende spécial aux actionnaires à la suite de l'IPO de la division ascenseurs, il a répondu: "Nous souhaitons renforcer le bilan de Thyssenkrupp afin de disposer d'une plus grande marge de manoeuvre pour la restructuration. C'est une priorité absolue".

Les investisseurs activistes pressent Thyssenkrupp de s'atteler à l'introduction en Bourse de sa filiale dédiée aux ascenseurs, évaluée à 14 milliards d'euros, soit deux fois la valeur boursière du groupe.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)