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Quand Thomas Pesquet alertait depuis l'ISS sur le réchauffement climatique

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE - Thomas Pesquet doit faire ses adieux à l’ISS ce lundi 8 novembre, après un léger report pour cause de météo défavorable. Hasard du calendrier, le spationaute français s’apprête à remettre les pieds sur Terre au moment où les dirigeants de ce monde sont réunis à Glasgow pour discuter des enjeux climatiques à la Cop26.

Un sujet que connaît particulièrement bien le scientifique, qui a documenté quasi quotidiennement les conséquences du réchauffement climatique, en prenant de sublimes clichés depuis la Cupola, module à bord de l’ISS offrant une vue panoramique sur la planète bleue.

Depuis cette fenêtre sur notre planète, Thomas Pesquet a pu photographier les incendies en Californie, en Turquie ou en Grèce cet été, l’érosion des côtes à Dakar au Sénégal, ou encore la formation des ouragans Larry et Ida dans l’Atlantique.

Au cours de sa mission de six mois, le spationaute a aussi eu l’occasion d’alerter sur la déforestation en Amazonie, la montée des eaux ou la destruction de la grande barrière de corail en Australie. À l’occasion du “jour du dépassement”, le 29 juillet, il a attiré l’attention du public sur les exploitations intensives des ressources en photographiant près de Cologne (Allemagne) l’une des plus grandes mines à ciel ouverte d’Europe.

“Depuis la Station, on en voit les conséquences en direct avec les phénomènes météo extrêmes comme les ouragans et les feux de forêts XXL, ou en décalé en comparant avec les missions précédentes –recul des glaciers, disparition de morceaux de forêts, fleuves qui changent de couleur à cause des sédiments issus de l’érosion”, écrivait-il à cette occasion. “Ou encore, en amont des effets du changement climatique, on voit des infrastructures qu’on devine néfastes pour l’environnement. Deux exemples, parmi de très nombreux et qu’on retrouve dans quasiment toutes les régions du monde, pour répondre à une question qu’on nous pose souvent: oui, on en voit.”

Ce constat, Thomas Pesquet l’avait déjà fait à son retour de sa première mission dans la station spatiale internationale en 2017. À l’époque, il avait alerté sur la fonte des glaciers et plus globalement sur l’extrême fragilité de notre planète.

Il en avait notamment fait part à Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement, lors de ses vœux au muséum d’histoire naturelle de Paris en janvier 2017.

En 2021, la situation est plus grave a constaté le scientifique, qui remarque une accélération des phénomènes climatiques extrêmes. Il en a d’ailleurs fait part à Emmanuel Macron le 4 novembre, lors d’un entretien entre les deux hommes.”

“On voyait des régions entières qui brûlaient, le Canada, la Californie recouverte d’un nuage de fumée, les flammes qu’on voyait à l’œil nu à 400 km d’attitude, même chose dans le sud de la France et la Grèce et sur le bassin méditerranéen”, avait-il alors raconté.

Le spationaute espère que son travail de documentation ne sera pas vain et permettra de sensibiliser davantage le public, de telle sorte que les décideurs prennent l’ampleur du phénomène et agissent en conséquence. Il a d’ailleurs envoyé plusieurs messages aux dirigeants présents à Glasgow pour la Cop26.

La mission Crew-2 doit quitter la Station spatiale internationale ce lundi 8 novembre vers 20h (heure de Paris) pour amerrir au large de la Floride mardi. L’amerrissage est prévu autour de 04h30 (heure de Paris) mardi 9 novembre, a précisé la Nasa sur son compte Twitter.

L’équipage de Crew-2, composé de Thomas Pesquet, du Japonais Akihiko Hoshide et des Américains Shane Kimbrough et Megan McArthur, rentrera sur Terre avant l’arrivée à bord de l’ISS des quatre astronautes de Crew-3, dont le décollage a été plusieurs fois retardé notamment à cause de la météo.

À voir également sur Le HuffPost: Que risque Thomas Pesquet s’il commet un crime dans l’espace?

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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