« This Is Us » : quand le banal devient exceptionnel

Clap de fin pour « This Is Us ».
Clap de fin pour « This Is Us ».

La coïncidence ne manquera pas d'interpeller. Au moment où les mastodontes Obi-Wan Kenobi et Stranger Things débarquent sur Disney+ et Netflix, et s'apprêtent à occuper les heures de cerveaux disponibles, notamment chez les plus jeunes (mais pas que), une autre série, tout en discrétion et en retenue, tire sa révérence.

Le rideau vient en effet de tomber sur This Is Us, après six saisons d'une montée en puissance dramatique et lacrymale qui ont fait de la série de NBC un rendez-vous quasi anachronique, apaisé et consensuel dans un nombre incalculable de foyers américains, ce qui est plutôt rare dans le contexte actuel. Les aventures exceptionnellement ordinaires de la famille Pearson, que ce soit celles du couple solaire formé par les parents Jack (époustouflant Milo Ventimiglia en working class hero abîmé par le Vietnam) et Rebecca (lumineuse Mandy Moore en émule contrariée de Joni Mitchell) ou de leurs rejetons aux parcours plus accidentés et sinueux, Kate, Kevin et Randall, se sont conclues sur un épisode qui a surpris, comme on le verra, par son refus du grandiloquent. Mais pouvait-il en être autrement alors que This Is Us, à l'heure où d'autres séries plébiscitent les tribus dysfonctionnelles, célèbre la difficile conquête de l'équilibre et du bonheur familial ? Ses gardiens du temple que sont Jack et Rebecca s'attachent ainsi à construire un cocon à la fois protecteur et formateur pour leurs triplés, qui auront fort à faire à l'âge adulte avec ce trop [...] Lire la suite