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Thierry Marx ne digère pas la « volte-face » du gouvernement sur la prolongation du ticket-resto

Thierry Marx s’est indigné de la prolongation de la possibilité d’acheter avec des titres-restaurant des produits alimentaires non directement consommables en supermarché.
EMMANUEL DUNAND / AFP Thierry Marx s’est indigné de la prolongation de la possibilité d’acheter avec des titres-restaurant des produits alimentaires non directement consommables en supermarché.

POUVOIR D’ACHAT - « Le ticket-restaurant ne doit pas devenir un titre-caddie. » Le chef étoilé Thierry Marx, président du principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, l’Umih, demande à être reçu « dans les meilleurs délais » par la Première ministre Élisabeth Borne, alors que Bercy réfléchit à pérenniser la possibilité d’acheter des produits alimentaires au supermarché avec les titres-restaurant.

« Avec sa volte-face sur la prolongation de l’utilisation du titre-restaurant aux produits alimentaires, le Gouvernement envoie un très mauvais signal à notre profession, déplore-t-il dans un communiqué transmis à l’AFP jeudi. Dans titre-restaurant, il y a ‘restaurant’. Ce titre doit rester une aide au déjeuner des salariés ne disposant pas de restaurant d’entreprise. Il ne doit pas devenir un titre-caddie. »

« Je demande à être reçu dans les meilleurs délais par la Première ministre pour lui faire part de notre incompréhension, notre mécontentement et notre souhait d’un retour rapide à la situation précédant la loi de 2022 », ajoute Thierry Marx.

Sur BMFTV, même son de cloche chez Frank Delvau, président de l’UMIH Île-de-France. « Moins d’un ticket sur deux est utilisé dans les restaurants, assure-t-il. Donc ils sont utilisés chez le boulanger, pour acheter le gâteau pour le week-end, chez le boucher pour le rôti pour le week-end, et dans les supermarchés. Et qui est gagnant dans cette manne d’argent ? Ce sont les grandes surfaces et les supermarchés. »

« La hausse des prix impacte aussi nos restaurateurs »

La loi a introduit en 2022 la possibilité d’acheter avec des titres-restaurant des produits alimentaires non directement consommables (farine, pâtes, riz, œufs, poisson, viande, etc.) en supermarché, une dérogation qui devait prendre fin le 31 décembre 2023. Mais face à la levée de boucliers causée par la fin du dispositif, Bercy a annoncé son souhait de le prolonger en 2024, voire de le pérenniser.

« En 2023, c’est un manque à gagner de 200 millions d’euros pour nos restaurateurs », estime Thierry Marx, rappelant « qu’en 2023, la grande distribution a vu sa part de marché titre-restaurant augmenter de plus de 6 % » quand « celle des restaurants diminuait de 3 % ».

« J’entends bien les voix qui s’expriment à propos de l’utilité de ce titre, en période d’inflation, pour faire ses courses au quotidien. L’inflation concerne tous les Français. La hausse des prix impacte aussi nos restaurateurs », indique Thierry Marx, appelant le gouvernement à « concevoir un titre alimentation ou un chèque alimentaire pour lutter contre l’inflation et aider les plus défavorisés ».

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