Theresa May n'avait pas prévu de réunir son gouvernement

Aucune réunion du gouvernement de Theresa May n'a jamais été prévue lundi, a déclaré une source gouvernementale britannique, démentant une information du quotidien The Independent. /Photo prise le 12 novembre 2018/REUTERS/Simon Dawson

par Elizabeth Piper

LONDRES (Reuters) - Aucune réunion du gouvernement de Theresa May n'a jamais été prévue lundi, a déclaré une source gouvernementale britannique, démentant une information du quotidien The Independent.

Sur son site internet, le journal a rapporté tard dimanche soir que la Première ministre britannique avait dû abandonner l'idée de réunir son gouvernement lundi pour faire approuver un texte sur le Brexit.

Citant une source gouvernementale, le journal a ajouté que la Première ministre britannique avait décidé de ne pas réunir son gouvernement après s'être heurtée à des résistances au sein même de son cabinet ainsi qu'à Bruxelles.

Le Sunday Times a rapporté de son côté que quatre ministres favorables au maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne menaçaient de quitter le gouvernement sur la question du Brexit.

Elle aussi favorable au "remain", l'ex-ministre conservatrice Justine Greening a jugé lundi matin sur la BBC que May n'aurait pas de majorité parlementaire sur un éventuel accord de retrait de l'UE.

Greening, qui a démissionné en janvier dernier de ses fonctions de ministre de l'Education, préconise un nouveau référendum qui donnerait aux électeurs britanniques le choix entre trois possibilités: rester dans l'UE, sortir de l'UE dans le cadre des règles générales de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou suivre le plan proposé par May pour quitter l'UE.

Dans une tribune publiée dans le Telegraph, l'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, champion des partisans du Brexit, accuse quant à lui la Première ministre de préparer une "reddition totale" du Royaume-Uni.

Johnson juge le gouvernement incapable de négocier un moyen de mettre fin unilatéralement au filet de sécurité ("backstop") exigé par l'Union européenne pour empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

Cette incapacité du gouvernement transformera selon Boris Johnson le Royaume-Uni en "colonie" et en "Etat vassal" de l'UE.

Les discussions entre Londres et Bruxelles continuant de bloquer sur la question de la frontière irlandaise, la tenue d'un conseil européen extraordinaire en novembre pour finaliser un accord sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, programmé dans moins de cinq mois, le 29 mars 2019 à 23h00 GMT, semble de moins en moins probable.

(avec Guy Faulconbridge à Londres et Shubham Kalia à Bangalore; Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)