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"The Suicide Squad", "Fast & Furious 9"... John Cena, le catcheur devenu une star à Hollywood

John Cena en janvier 2021 - Dia Dipasupil
John Cena en janvier 2021 - Dia Dipasupil

Il y a une règle tacite à Hollywood. Les catcheurs font toujours de bons acteurs. Dwayne Johnson, actuellement l'acteur le mieux payé de Hollywood, l'a prouvé avec ses rôles tout en auto-dérision dans Fast & Furious, Jumanji et Rampage. Dave Bautista aussi, avec ses rôles tantôt drôles (Les Gardiens de la Galaxie) tantôt graves (Blade Runner 2049). John Cena est le dernier catcheur à faire forte impression au cinéma.

Comme ses confrères, c'est principalement grâce à la comédie qu'il marque les esprits. Révélation comique de Crazy Amy de Judd Apatow, où il incarne l’amant au langage très fleuri d’Amy Schumer, John Cena va toucher un public encore plus large cet été en frère caché de Dom Toretto dans Fast & Furious 9 (en salle depuis le 14 juillet) et surtout dans The Suicide Squad (au cinéma le 28 juillet), où il sera Peacemaker, un des membres emblématiques de cette unité embarquée pour une mission suicide.

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John Cena lui apporte une dimension inédite, et lui offre ses talents d'improvisateur. Pour le casting de The Suicide Squad, John Cena est la révélation de la nouvelle superproduction DC - il y aura pour lui un avant et un après.

"Je n’ai jamais travaillé avec un acteur qui maîtrisait aussi bien l’improvisation que John", nous indique Margot Robbie, alias Harley Quinn dans The Suicide Squad. "Je ne veux pas savoir ce qui se passe dans son cerveau. Il doit y avoir des tas de choses étranges qu’il vaut mieux laisser inconnues. C’est très difficile de rester sérieuse en jouant avec lui. En plus lui reste complètement impassible pendant qu’il débite les pires insanités!"

"L'esprit de John Cena est complètement détraqué", complète sa co-star Joel Kinnaman (Rick Flag). "John Cena balance des insultes comme si c’était sa langue maternelle", ajoute David Dastmalchian, qui incarne Polka-Dot Man, autre héros DC méconnu remis au goût du jour par The Suicide Squad.

"Créateur d’insultes devrait vraiment être sur son CV"

Ce dernier loue en particulier l'intensité de son partenaire de jeu, dont la force de conviction dans certaines scènes est telle qu'il en a eu presque peur pour lui-même. Sans doute ce sportif multi-primé laissait-il dans ces moment-là, ressortir sa personnalité de catcheur. Un sport très théâtral où l'impression laissée sur son auditoire est primordiale:

"Je sais que c’est un super acteur et un super catcheur, mais créateur d’insultes devrait vraiment être sur son CV", commente encore David Dastmalchian. "Il m’a lancé des insultes qui n’étaient pas dans le scénario. Je restais là sans bouger, avec une larme qui coulait le long de ma joue, pendant que mon personnage se faisait humilier devant le reste de la Suicide Squad."

"Il ressentait à chaque scène le besoin d’ajouter à ses répliques les choses les plus crues auxquelles il pouvait penser", se souvient Joel Kinnaman. "A chaque scène, il y avait toujours une improvisation complètement folle de John. Je ne sais pas ce qui sera dans le film, mais c'était dément."

"A vrai dire, on a un montage réunissant toutes les improvisations et les vannes inutilisables de John Cena", ajoute Peter Safan, le producteur de The Suicide Squad. "Elles étaient si vulgaires et si repoussantes que nous ne pouvions pas les mettre dans notre film qui est pourtant interdit aux moins de 17 ans [aux Etats-Unis]! On les montrera un jour, car elles sont absolument magnifiques." Qu’en pense l’intéressé?

"J’ai des pensées qui occupent mon esprit, et mon cerveau ne les filtre pas. C’est tout ce que je peux dire sur ce sujet!", répond-il, pince-sans-rire. "On est aussi bon que les gens qui nous entourent. Lorsque James [Gunn, le réalisateur de The Suicide Squad, NDLR] m’a dit que je pouvais dire tout ce que je voulais, j’aurais très bien pu heurter la sensibilité de mes partenaires de jeu, qui auraient pu me demander d’arrêter d’improviser parce que ça les mettait mal à l’aise. Je les remercie sincèrement de m’avoir laissé expérimenter. C’est donc de leur faute si j’ai sorti autant de grossièretés!"

Pianiste hors-pair

Champion, acteur et improvisateur de génie, John Cena est aussi une personnalité atypique. Très discret une fois les caméras éteintes, il parle couramment mandarin. John Cena est aussi un pianiste hors pair. Un talent caché qui a surpris toutes ses co-stars de The Suicide Squad: "Quand on tournait au Panama, je me souviens de l'avoir vu dans son coin en train de jouer du Mozart sur le piano de l'hôtel. C'était sublime", se souvient David Dastmalchian.

Son rôle dans Fast & Furious ne restera peut-être pas dans les annales du cinéma, mais celui de Peacemaker pourrait bien devenir son rôle signature. John Cena sera en 2022 la star de sa propre série dérivée. Composée de huit épisodes, elle permettra d’en apprendre davantage sur l’histoire de Peacemaker.

Peacemaker est dans le civil un diplomate pacifiste du nom de Christopher Smith. Lorsque la justice et la paix échouent, il n’hésite pas à utiliser sa force pour supprimer dictateurs et seigneurs de guerre. Christopher Smith apprend au cours de ses aventures que sa manière très personnelle d’instaurer la paix est liée à une maladie mentale dont il souffre depuis qu’il a découvert que son père était le commandant d’un camp de la mort nazi. Peacemaker est persuadé que l’esprit de son père le hante.

Aveuglé par son désir de justice, le personnage créé en novembre 1966 chez l'éditeur de comics Charlton, a connu une seconde vie à partir du milieu des années 1980 grâce à Dick Giordino, vice-président de DC Comics. Méconnu du grand public, Peacemaker a notamment servi d'inspiration à Alan Moore pour Watchmen. Ce personnage déjanté lui a notamment inspiré l'emblématique Comédien, dont l'assassinat déclenche l'intrigue du célèbre comics de 1986.

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C’est en découvrant les rushes de The Suicide Squad que l’idée d’offrir une série à John Cena est née. "On voulait explorer son personnage pendant huit heures", explique Peter Safran. "Je pense toujours à des idées pour prolonger mes films. J’avais pensé à une série sur Peacemaker ou Ratcatcher 2", développe James Gunn. "On était en pleine post-production, Warner avait vu un premier montage du film. Ils étaient très contents du résultat. Ils sont venus me trouver pour me demander si je voulais faire une série sur un personnage de The Suicide Squad. J’ai tout de suite répondu Peacemaker."

Le jeu assez outrancier de John Cena colle parfaitement à l’idée que cet amateur de comédies potaches et irrévérencieuses avait en tête: "Je voulais faire quelque chose de kitsch comme la série Captain America de mon enfance. Je l’ai proposé sans réfléchir, puis on l’a fait très rapidement. C’était la pandemie, j’étais coincé chez moi, avec mes pensées déprimantes. Comme j’avais quasiment terminé le film, j’avais beaucoup de temps devant moi à rien à faire à part écouter mes pensées idiotes et dépressives. J’ai donc écrit très rapidement huit épisodes. Ça m’a pris deux mois et c’est ce que vous verrez l’année prochaine. Je n’ai quasiment pas changé une ligne de ce que j’ai écrit. John Cena a été ma muse."

Article original publié sur BFMTV.com