The Substance : c'est quoi le "body horror" ? Explications

Metropolitan FilmExport
Metropolitan FilmExport

Auréolé du Prix du scénario au Festival de Cannes, The Substance ne laisse personne indifférent. Dans ce film, Demi Moore incarne une actrice, Elisabeth Sparkle, congédiée de son programme télé quand elle est jugée "trop âgée". Elle décide alors de s'injecter une substance pour créer une meilleure version d'elle-même : plus belle, plus jeune, plus parfaite.

Cette expérience viscérale imaginée par la Française Coralie Fargeat fait écho à de nombreux classiques du cinéma, comme Shining de Stanley Kubrick ou encore La Mouche de David Cronenberg. Comme ce dernier, The Substance appartient à un sous-genre appelé le body horror - l'horreur corporelle ou organise en français.

L'horreur corporelle, c'est quoi ?

Comme son nom l'indique, le body horror se manifeste à l'écran par des transformations, des déformations ou des désintégrations du corps humain. Ces changements corporels s'inscrivent en dehors de tout réalisme, se rapprochant même de la science-fiction. Dans le cas de The Substance, le produit que s'injecte l'actrice va avoir de nombreuses conséquences sur son apparence.

Parmi les maîtres du body horror, on retrouve David Cronenberg dont les nombreux films renvoient à cette idée d'un corps mis à l'épreuve. Pourtant, le réalisateur lui-même ne se retrouve pas ce terme.

"Je n'ai jamais utilisé l'expression body horror pour décrire quoi que ce soit, lance le cinéma à AlloCiné lors d'une interview en 2022. Elle a été appliquée à mes films par quelqu'un, un critique ou un historien du cinéma, puis les gens l'ont repris, et c’est maintenant devenu un genre à part entière.

David Cronenberg sur le body horror :

Il insiste : "Je ne pense pas que ce que je montre soit terrifiant. C'est peut-être ça le problème.” David Cronenberg n'est pas le seul. D'autres réalisateurs ont été très importants pour ce sous-genre, comme Stuart Gordon (Re-Animator), Brian Yuzna (Society) ou encore Frank Henenlotter (Basket Case).

Attention, il ne suffit pas qu'un long métrage soit gore pour qu'il puisse se ranger dans le sous-genre body horror. À titre d'exemple, la saga Saw et le film Martyrs n'en font pas partie car leur violence est beaucoup trop réaliste. Le body horror reste tout de même un genre peu apprécié par les âmes sensibles.

Dernièrement, et notamment en France, le body horror fait beaucoup parler de lui grâce à des réalisatrices, comme Coralie Fargeat mais aussi Julia Ducournau, dont les deux premiers films, Grave et Titane - Palme d'or en 2021 -, s'inscrivent parfaitement dans cette catégorie.

10 films body horror à voir absolument :

Propos recueillis par Thomas Desroches, à Paris, en mai 2022.

The Substance de Coralie Fargeat est à découvrir au cinéma.

Lire la suite sur AlloCiné