« The Apprentice », le film explosif sur l’ascension de Donald Trump a bien dépassé nos attentes
CINÉMA - Attaquer, ne jamais reconnaître ses erreurs, toujours revendiquer la victoire… Ce credo, c’est à peu de chose près celui de Donald Trump. Ou du moins, le Donald Trump de The Apprentice, génial et explosif long-métrage d’Ali Abbasi sorti en salles, ce mercredi 9 octobre, tandis que la campagne présidentielle bat son plein de l’autre côté de l’Atlantique.
Son histoire, elle, est bien antérieure à sa tentative pour briguer un nouveau mandat. Bien antérieure, aussi, à son premier passage à la Maison Blanche ou même à l’émission de téléréalité du même nom qu’il a lancée en 2004. Elle raconte avec beaucoup d’humour et de sarcasme la genèse du personnage qu’il est devenu au tournant des années 1980, à New York.
Avec son look de jeune premier en manque d’assurance, Donald Trump (Sebastian Stan) voit les choses en grand : il rêve de devenir un magnat de l’immobilier. Grâce au très cynique Roy Cohn, interprété par Jeremy Strong, il va y arriver. L’avocat et ex-conseiller de Joseph McCarthy le prend par la main et devient son mentor, sans jamais rien lui demander en retour si ce n’est d’être son ami.
Celui qu’on considère aujourd’hui comme le maître en cynisme du chef des Républicains lui distille les rudiments de la communication. « Il faut que les journaux parlent de toi », lui conseille-t-il dans une scène. Dans une autre, il ajoute : « Il faut être prêt à tout pour gagner. »
Découvrez ci-dessous la bande-annonce :
Rapidement, le jeune Donald Trump gagne en confiance, peut-être même un peu trop. « Dans la vie, il y a deux types de personnes : les tueurs et les loosers », assure-t-il en plein date avec celle qui sera sa première épouse, Ivana Trump. Surenchère, vantardise, cupidité, arrogance… L’élève que décrit The Apprentice dépasse vite le maître, que les médias soupçonnent d’être atteint du sida et donc, d’être homosexuel.
Donald Trump prend du poids, commence à perdre ses cheveux. Plus le temps passe, plus son teint vire à l’orange. Il décide de subir une liposuccion, puis une chirurgie capillaire. Et si l’ascension du personnage - dont on suit l’évolution physique avec malice - est très drôle à voir, elle est aussi sidérante. Une scène, dans laquelle on le voit violer son ex-épouse, peut en témoigner. Une agression que l’intéressée, disparue en 2022, avait elle-même révélée après son divorce, avant de se rétracter des années plus tard.
Une « merde » de « fiction », selon l’équipe de Trump
Cette séquence en particulier, et le film en général, a fait l’effet d’une bombe après la projection à Cannes, où il était présenté en compétition officielle en mai dernier. Le porte-parole en chef de la campagne de Donald Trump, Steven Cheung, a indiqué à Variety vouloir intenter une action en justice pour répondre à ces affirmations « manifestement fausses ».
« Cette merde est de la fiction, a-t-il déclaré au magazine. Elle ressort des mensonges depuis longtemps démystifiés. Comme les procès illégaux de Biden, c’est une ingérence de la part des élites hollywoodiennes dans l’élection qui arrive, parce qu’ils savent que le président Trump reviendra à la Maison Blanche. »
Interrogé sur le sujet lors d’une conférence de presse au dernier festival de Cannes, Ali Abbasi ne s’était pas montré inquiet plus que ça. Il avait d’ailleurs ironisé : « Je serais très heureux de le rencontrer et de lui parler de tout ce qu’on a fait pour travailler autour de ce long-métrage. » Son portrait sans concession taille au candidat républicain un costard, dont sa garde-robe se serait sans doute passé en ce moment.
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