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Thales compte sur sa force technologique face à ses concurrents

PARIS (Reuters) - Thales estime que son expertise technologique le dispense pour l'instant d'une course à la taille pour résister à la concurrence dans ses métiers, disant vouloir se concentrer sur des acquisitions ciblées, a déclaré vendredi son PDG Patrice Caine.

Le groupe compte boucler au quatrième trimestre 2018 son rachat du spécialiste de la sécurité numérique Gemalto pour 4,8 milliards d'euros, pour se renforcer dans le traitement et de la protection des données, le Graal commun des géants de la technologie et des industries comme l'aérospatiale et la défense.

Dans la signalisation ferroviaire où il réalise de 1,6 à 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires, Thales estime pouvoir rester dans la course face au nouvel ensemble Siemens Alstom qui le dépassera pourtant en taille, a estimé Patrice Caine lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE).

"Ce n'est pas le 1,6-1,7 milliard d'euros que nous faisons dans la signalisation qui va nous permettre d'être leader mondial ou de continuer à l'être, c'est le fait de pouvoir pour faire un train autonome, (...) la prochaine révolution du mouvement des transports", a-t-il dit.

Thales aide le train ou le métro à prendre ses propres décisions à l'aide de capteurs et de radars, de moyens de positionnement par satellite via le système européen Galileo, dont il est maître d'oeuvre, et d'algorithmes liés à l'intelligence artificielle, a souligné Patrice Caine.

FACE A UNITED TECHNOLOGIES/ROCKWELL COLLINS

Dans l'avionique (l'électronique à bord des avions), Thales fait face au nouveau géant américain en cours de constitution via l'acquisition de Rockwell Collins par United Technologies.

"Ce n'est pas uniquement la comparaison par chiffre d'affaires dans l'avionique qui est pertinente, c'est plutôt en termes de force technologique et pour le coup je raisonne sur la totalité du spectre ou des 16 milliards (d'euros) que représente le groupe", a poursuivi Patrice Caine, faisant référence au chiffre d'affaires annuel de Thales en 2017.

Pour l'heure, Thales veut poursuivre les acquisitions ciblées, de taille petite et moyenne, pour se renforcer encore sur le plan technologique, a également dit Patrice Caine.

"Il n'y a pas d'autres Gemalto dans les tuyaux", a-t-il dit.

Le groupe ne discute pas avec le gouvernement d'un accroissement de sa participation dans Naval Group, dont il est actionnaire à 35% - l'Etat détenant la quasi-totalité du reste du capital du constructeur naval militaire -, a précisé Patrice Caine.

Le gouvernement envisage de réduire la voilure de ses participations dans certaines entreprises publiques pour financer ses mesures de transformation de l'économie française.

Concernant le partenariat entre Naval Group et l'italien Fincantieri, Patrice Caine a dit qu'il faudrait attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour se prononcer sur son avenir.

Le président italien Mattarella a approuvé mercredi la désignation de Giuseppe Conte, candidat de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles (M5S) et la perspective d'un gouvernement emmené par cette coalition suscite des inquiétudes parmi les investisseurs.

(Cyril Altmeyer et Tim Hepher, édité par Benoît Van Overstraeten)