En Thaïlande, la superstition se fait numérique
En Thaïlande, les jeunes générations restent attachées aux pratiques religieuses et culturelles.
Mais elles ajoutent une “touche moderne” aux traditions, raconte le quotidien singapourien The Straits Times, en passant des appels vidéo avec des chiromanciens ou en installant des fonds d’écran porte-bonheur.
Comme le rappelle The Straits Times, la culture bouddhiste thaïlandaise accepte de nombreuses influences, dont l’astrologie, et des éléments importés d’autres religions comme l’hindouisme et le christianisme.
Les objets superstitieux s’adaptent autant aux nouvelles technologies qu’à l’évolution des goûts des Thaïlandais.
Le “marketing de la foi” gagne en popularité dans le pays. Ces dernières années ont vu de nombreuses entreprises et particuliers vendre des objets superstitieux, explique le quotidien singapourien.
Pimchat Viboonthaninku, un voyant de 28 ans, a été le premier à vendre des fonds d’écran au début de la pandémie. Peu chers (à partir de 250 bahts, soit 6,56 euros) et accessibles, ils ont conquis un large public.
Thanyhratsm Napaphonamonrat, 36 ans, était maquilleuse free-lance en 2020. Lorsque la pandémie est arrivée, ses revenus ont drastiquement diminué.
Mais quand elle a mis un fond d’écran porte-bonheur sur son téléphone, en 2021, les affaires sont devenues florissantes, raconte le journal.
“On pourrait dire que c’est grâce au contexte de la levée des restrictions sanitaires en Thaïlande. Mais je pense malgré tout que ces fonds d’écran m’ont apporté de la chance et de l’énergie.”
Thanyhratsm Napaphonamonrat au Straits Times
On peut voir, sur son écran de verrouillage, le légendaire singe chinois Sun Wukong, et sur son écran d’accueil la déesse hindoue Lakshmi.
Les angoisses qui ont germé pendant la pandémie ont poussé les gens vers la religion et le surnaturel, explique au Straits Times Siwarit Pongsakornrungsilp, professeur de marketing à la Walailak University, dans la province Nakhon Si Thammarat.
Comme le souligne l’universitaire dans le quotidien singapourien, certaines personnes veulent essayer de maîtriser leur chance et leur destin. Ce qui explique la popularité des porte-bonheur.