La Thaïlande renonce à recourir à la police chinoise pour la sécurité des touristes
L’Autorité du tourisme de Thaïlande (TAT) envisageait de renforcer la sécurité des visiteurs chinois en faisant appel à des policiers chinois, mobilisés sur les lieux hautement touristiques du pays, rapporte le site de Radio Free Asia, radio financée par le Congrès américain. Mais face au tollé suscité dans l’opinion publique et dans les rangs de la police, le gouvernement du Premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, a dû démentir cette information, lundi 13 novembre.
Le général Torsak Sukvimol, à la tête de la police nationale, a qualifié un tel projet de “violation de la souveraineté” du pays, explique Radio Free Asia. La directrice de la TAT, Thapanee Kiatphaibool, a, quant à elle, présenté ses excuses, évoquant un “malentendu”.
Pour le site Thai Enquirer, “la présence de la police chinoise dans les zones touristiques, même si elle part d’une bonne intention, aurait symbolisé une concession troublante de l’autorité de la Thaïlande à une puissance étrangère”. Elle aurait créé un “dangereux précédent, où la frontière entre l’assistance et l’ingérence deviendrait floue, ce qui risquerait de compromettre à l’avenir la souveraineté nationale”.
Des cas d’enlèvements
Avec cette initiative, la TAT souhaitait “renforcer la confiance” des touristes chinois, indique Khaosod. Le pays s’est fixé comme objectif d’accueillir de 4 à 4,4 millions de touristes chinois au cours des deux derniers mois de l’année. Les policiers chinois devaient se déployer dans les principaux sites touristiques. Toutefois, les détails concernant le nombre de policiers et les villes concernées n’ont pas été divulgués.
Les visiteurs chinois représentaient 11 millions des 39,9 millions de touristes étrangers arrivés en Thaïlande en 2019. Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, leur nombre reste bien en deçà des prévisions.
Les touristes chinois tendent à éviter les pays de l’Asie du Sud-Est depuis plusieurs mois. Plusieurs cas d’enlèvements et de travail forcé de ressortissants chinois suscitent une vague d’inquiétude. Des mafias opèrent au Cambodge, au Laos, en Birmanie et en Thaïlande dans le secteur de la cybercriminalité. No More Bets, un film chinois inspiré de l’histoire vraie d’un couple de Chinois devenant la proie de trafiquants et forcé de travailler dans des centres d’escroqueries en ligne, a connu un grand succès.
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