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En Thaïlande, un crime de lèse-canidé

Tongdaeng, le chien de l'ancien roi de Thaïlande est devenu le personnage principal d'un dessin animé populaire.

Pour s’être moqué sur Facebook du chien du roi, un Thaïlandais risque jusqu’à trente-sept ans de prison. Son procès commence ce lundi à Bangkok.

En Thaïlande, rire du roi, et même de son chien peut coûter cher. Thanakorn Siripaiboon le rappelle à ses dépens depuis plus de trois ans. En décembre 2015, cet ouvrier thaïlandais partage sur Facebook des images moquant le chien préféré du roi Bhumibol, le père du souverain actuel. Deux jours plus tard, la police l’arrête chez lui. Accusé de crime de lèse-majesté, il est emprisonné pendant plusieurs mois avant d’être libéré sous caution. Son ordinateur est passé au peigne fin, et la police découvre qu’il a également partagé une infographie expliquant les ramifications d’un scandale de corruption concernant la construction du parc Rajabhakti, dédié à la dernière dynastie des rois de Thaïlande, et dans lequel de hauts responsables militaires seraient impliqués. Depuis, il est aussi poursuivi pour sédition.

La justice thaïlandaise estimant depuis le coup d’Etat de 2014 que les crimes de lèse-majesté relèvent de la «sécurité nationale», Thanakorn Siripaiboon sera jugé à partir de ce lundi par un tribunal militaire. Il risque jusqu’à trente-sept ans de prison, pour une moquerie dont personne ne connaît la teneur exacte, les journaux du pays s’étant abstenus de la reproduire, de peur d’être eux-mêmes poursuivis.

L’article 112 du code pénal thaïlandais menace d’une peine allant jusqu’à quinze ans d’emprisonnement quiconque se risquerait à critiquer la monarchie. Mais la loi ne mentionne pas les animaux de la famille royale et la condamnation d’un homme pour un commentaire sur un chien serait une première. Mais, au vu du pedigree de ce chien, tout reste possible. Son maître, l’ancien roi Bhumibol-Rama IX lui a consacré un livre en 2002, transformé depuis en dessin animé populaire, et la mort de Tongdaeng («cuivre» en thaï, en référence à la couleur de son pelage) a fait la une des journaux.

Frasques

Le procès de lundi est révélateur (...)

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