Des thérapies innovantes contre l'infertilité
La naissance d'un enfant est le fruit d'un enchaînement de mécanismes complexes : production de gamètes, fécondation, implantation de l'embryon… Il suffit que l'un d'entre eux soit altéré pour conduire à une infertilité. L'espoir repose sur la thérapie génique, cellulaire, ou encore les organes artificiels.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°929/930, daté juillet/ août 2024.
"Le renouvellement de l'espèce humaine n'est pas assuré. Je l'avais bien dit", souffle le Pr Samir Hamamah. Une large étude, parue en mars dans The Lancet, donne raison au chef du service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier. En 2050, trois quarts des pays auront un taux de fécondité insuffisant pour maintenir le renouvellement des générations. "On m'a reproché d'être alarmiste, mais il y a bien le feu à la maison", s'emporte le spécialiste.
L'une des raisons de ce déclin de la natalité n'est autre que l'infertilité. Une personne sur six dans le monde est concernée. En avril 2023, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait déclaré qu'il s'agissait "d'un problème sanitaire majeur dans tous les pays du monde". Message reçu en France puisqu'Emmanuel Macron a annoncé le 16 janvier un "grand plan" pour lutter contre "le fléau de l'infertilité ".
Au-delà des mesures sociétales, tels les jours de congé pour les couples qui ont recours à la procréation médicalement assistée (PMA), de la probable mise en place d'un examen gynécologique à 25 ans, ou encore de la lutte contre les perturbateurs endocriniens, le gouvernement entend également impulser la recherche. Notamment avec les 30 millions d'euros de dotation du Plan d'équipement prioritaire de la recherche consacré à l'infertilité et l'endométriose.
La communauté scientifique n'a pas attendu le "réarmement démographique" annoncé pour chercher des solutions. Face à la première cause d'infertilité, le recul de l'âge de la première grossesse, nous sommes certes démunis. Alors que le pic de fertilité se situe autour de 20 ans, l'âge moyen du premier enfant dépasse aujourd'hui les 30 ans. Pour repousser cette limite physiologique, "l'adaptation darwinienne prendra du temps, prévient Michaël Grynberg, gynécologue au service de médecine de la reproduction à l'hôpital Antoine-Béclère, à Clamart. Mais il est possible de co[...]