Tesco montre sa confiance avec de nouvelles baisses de prix

par James Davey

LONDRES (Reuters) - Tesco, le numéro un britannique de la grande distribution, a déclaré vendredi que ses baisses de prix avaient contribué à gonfler ses ventes au premier trimestre de son exercice, ce qui résonne comme un nouvel avertissement pour ses concurrents après plusieurs années de redressement.

Tesco, contraint de se reconstruire après un scandale comptable en 2014, a souligné que cette politique de baisse des prix sur les produits alimentaires frais vers la fin du premier trimestre illustrait sa confiance croissante dans ses propres performances.

Cette politique tarifaire, conjuguée à la renaissance des produits vendus sous sa propre marque, a permis au distributeur de contrer les effets d'une météo défavorable et d'afficher une croissance des ventes à périmètre constant de 2,1% sur son marché intérieur sur les 13 semaines au 26 mai. Ce résultat est globalement conforme aux attentes des analystes.

Le titre prend 1,84% après environ une demi-heure d'échanges à la Bourse de Londres, l'une des plus fortes hausses de l'indice FTSE 100, stable pour sa part.

"Nos projets de croissance sont sur les rails et nous sommes satisfaits de la dynamique de l'activité" a déclaré le directeur général, Dave Lewis, alors que le groupe a enregistré un dixième trimestre consécutif de hausse de ses ventes.

"Nous restons en bonne position (...) pour atteindre nos objectifs financiers à moyen terme", a-t-il ajouté.

Dave Lewis a rejoint Tesco en 2014 avec pour mission de redresser le groupe, alors confronté à une baisse de ses ventes et de ses bénéfices en raison de la montée en puissance des distributeurs discount allemands Aldi et Lidl et de l'essor du commerce en ligne.

Une fraude comptable, découverte peu après son arrivée, a compliqué sa tâche en plongeant le groupe presque centenaire dans la pire crise de son histoire.

Dans le cadre de ses efforts de redressement, Tesco, dont la part de marché en Grande-Bretagne atteint 27,7% selon des données du secteur, a bouclé en mars le rachat du grossiste Booker pour quatre milliards de livres (4,6 milliards d'euros) afin de se développer dans l'approvisionnement des restaurants et des cafés.

Le distributeur est cependant à nouveau sous pression depuis l'annonce du rachat par Sainsbury de la filiale de Walmart, Asda, pour 7,3 milliards de livres, qui va lui faire perdre sa place de leader sur le marché britannique.

Tesco a affirmé vendredi que son plan de croissance respectait la trajectoire prévue et il s'est dit ravi des premiers progrès enregistrés chez Booker, dont les ventes à périmètre constant ont augmenté de 14,3%.

Le groupe dans son ensemble a affiché une croissance sous-jacente de 1,8% sur le trimestre, sa meilleure performance depuis 2011.

(Marc Joanny et Bertrand Boucey pour le service français)