Terrorisme: les procédures contre "de potentiels jihadistes" multipliées par trois en un an

Sur le territoire national, depuis janvier 2024, "34 procédures contre de potentiels jihadistes" ont été ouvertes indique le parquet national antiterroriste à BFMTV, contre 11 l'an dernier sur la même période.

Un chiffre inquiétant. Sur le territoire national, depuis janvier 2024, "34 procédures contre de potentiels jihadistes" ont été ouvertes indique le parquet national antiterroriste à BFMTV, contre 11 l'an dernier sur la même période.

Ces chiffres, multipliés quasiment par trois en un an, sont liés à deux phénomènes, rapporte une source spécialiste de l’anti-terrorisme à BFMTV. D’une part, le contexte international. L’après 7 octobre, et l’attaque du Hamas menée en Israël, a été marqué par la mobilisation des groupes jihadistes. "Des organisations terroristes montent en puissance dans certaines zones", explique par ailleurs la même source à BFMTV, évoquant, notamment, l’organisation terroriste État islamique du Khorasan.

D'autre part, la vigilance liée aux JO de Paris peut aussi expliquer cette hausse significative des chiffres. En effet, l’attention et la vigilance des services "est plus forte en ces temps préolympiques", rapporte la source spécialiste de l’anti-terrorisme à BFMTV. Actuellement, "il y a des gardes à vue en permanence dans plein de dossiers du parquet national antiterroriste", ajoute cette même source. À noter que ces procédures ne mènent pas forcément à des déferrements, certaines n’ayant parfois pas de suite.

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En Gironde, un jeune mineur de 18 ans a été interpellé le mardi 23 juillet dans le cadre d’une enquête ouverte pour association de malfaiteurs terroriste criminelle en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes. L'évocation de ce projet d'action violente s'était faite sur les réseaux sociaux, avait appris BFMTV d'une source proche du dossier. Invité sur BFMTV et RMC, le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait évoqué le "lien" entre cette interpellation et la tenue des JO de Paris.

Ce jeudi 25 juillet, un second majeur de 18 ans a été interpellé dans cette affaire. L’homme, qui a acquis l’idéologie jihadiste, est suspecté d’être le complice du premier interpellé.

À cette heure, le parquet national antiterroriste considère de son côté que "deux attentats déjoués" "visaient les JO". Le Pnat explique à BFMTV opérer une distinction entre les "attentats déjoués" et le reste de ses dossiers terroristes mais dépourvus de projet abouti.

Le projet d'attentat à Saint-Étienne contre le stade Geoffroy-Guichard est l'un des deux attentats déjoués qui visaient les JO, selon le Pnat. En mai dernier, un jeune homme de 18 ans d'origine tchétchène a été interpellé par la DGSI et mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes.

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Il est suspecté d'avoir, au nom de l'idéologie jihadiste, "envisagé de commettre une action violente notamment en ciblant des rassemblements de supporters en marge d'événéments sportifs devant se tenir à Saint-Étienne pendant les Jeux olympiques", expliquait le Pnat dans un communiqué.

En juin dernier, un mineur et un majeur ont été interpellé en Île-de-France. Ils sont soupçonnés d'un projet d'action violente contre des institutions juives pendant les Jeux de Paris. Il s'agit du second attentat déjoué qui visait les JO, selon le Pnat.

À contrario, le Pnat n'a pas établi, pour l'heure, de lien particulier entre l'agression d'un chauffeur de taxi au Mans et Jeux olympiques. Il ne considère donc pas cette affaire comme étant "un attentat déjoué qui visait les JO" à ce stade.

Outre les Jeux de Paris, la vigilance des services a aussi été accrue avec la tenue d’autres événements majeurs et internationaux, notamment l’Euro de football en Allemagne, note la source spécialiste de l’anti-terrorisme à BFMTV.

Article original publié sur BFMTV.com