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"Sur la terre comme au ciel", la chronique de Bernard Pivot

"Qu'est-ce qu'il fait ton papa? – Il cher­che ­l'origine de ­l'univers." Ainsi, à l'âge de 7 ans, Irène Jacob répondait à la curiosité de ses petits camarades, sûrement impressionnés. Et quand elle-même demandait à son père Maurice Jacob, alors physicien au Cern, à Genève, devant le nouvel accélérateur de ­particules, "qu'est-ce qu'on cherche ici, papa?", il répondait : "Ça ne se comprend pas facilement. Ce sont des recherches sur l'invisible." La comédienne Irène Jacob, prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes pour La Double Vie de Véronique, de Krzysztof Kieslowski, est donc la fille d'un savant de la physique quantique, théoricien du big bang, expert de l'univers sans doute encore en expansion, philosophe d'une centaine de milliards de galaxies, et père d'une étoile du cinéma.

Et cette étoile, Irène Jacob, ­publie un livre qualifié de roman, où tous les prénoms des hommes et des femmes ont été changés, hormis le sien – Maurice Jacob s'appelle René –, mais qui, à l'évidence, suit une trame autobiographique. Pour la première fois, c'est à travers ses propres mots, des phrases bien à elle, que la comédienne restitue les plaisirs et les douleurs de l'existence, interrogeant avec acuité sa mémoire, son corps, ses rêves, son imaginaire.

Le départ du livre mêle déjà joie et chagrin. Elle apprend qu'elle est enceinte de son second enfant alors que son père vient de décéder. Le contraste est saisissant entre un embryon qui ne demande qu'à grandir dans le ventre d'Irène...


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