Tentative d'assassinat contre Donald Trump: un rapport du Sénat accable un peu plus le Secret service
Le Secret Service toujours au centre des critiques. Chargée de la sécurité des présidents et anciens présidents américains, l'agence a reconnu de nombreux "manquements" lors de la tentative d'assassinat qui a visé Donald Trump lors d'un meeting en Pennsylvanie en juillet dernier.
Dans un rapport publié ce mercredi 25 septembre, la Commission sur la Sécurité intérieure et les Affaires gouvernementales du Sénat américain relève de nouvelles failles dans la sécurisation de l'événement.
Manque de communication
Le document d'une centaine de pages liste plusieurs défaillances et s'attarde notamment sur des défauts de communication au sein du Secret service. Selon ses conclusions, le déploiement de contre-tireurs d'élite au meeting de Donald Trump était une première pour un candidat pas encore désigné officiellement par son parti, détaille ABC News.
La décision de renforcer la sécurité du républicain a été prise début juillet "en réaction à des renseignements crédibles sur une menace". Cependant, plusieurs agents interrogés par la commission ont expliqué n'avoir pas été mis au courant de l'existence et de la nature de cette "menace".
Concernant le tireur, Matthew Crooks, le rapport indique que des agents des services secrets ont été alertés de sa présence 27 minutes avant la fusillade. Mais d'autres agents ont déclaré qu'ils n'avaient pas reçu cette information.
Quelques secondes avant les coups de feu, les snipers du Secret Service ont bien vu des policiers locaux se diriger vers le toit où avait pris position Matthew Crooks, mais "l'idée n'a pas traversé" l'esprit des agents d'alerter le service de protection de l'ancien président, parce qu'ils essayaient de comprendre ce qui se passait, ont-ils plaidé.
L'enquête, fruit d'un travail bipartisan entre républicains et démocrates, a également permis d'identifier de nombreux problèmes techniques. Plusieurs responsables du Secret Service ont ainsi rencontré des problèmes avec leur radio le jour du meeting.
Une heure avant la fusillade, un employé du Secret Service a alerté sa hiérarchie. "Je ne reçois pas de bonnes communications, ni sur mon téléphone, ni sur ma radio. Je vais essayer de rester en ligne", a-t-il déclaré dans un échange dévoilé par la commission d'enquête.
Le rapport pointe également du doigt le fait qu'aucune mesure n'a été prise pour sécuriser le toit depuis lequel le tireur a fait feu.
"De nombreuses informations tirées du rapport du Sénat concordent avec les conclusions de notre examen de l'assurance de la mission et sont essentielles pour garantir que ce qui s'est passé le 13 juillet ne se reproduise plus jamais", a réagi Anthony Guglielmi, chef des communications des services secrets, dans une déclaration à la BBC.
La directrice du Secret Service, Kimberly Cheatle, a démissionné le 23 juillet après avoir reconnu le "plus grand échec" de l'agence depuis "des décennies".