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"Tentative de coup d'État" au Brésil : la police a repris le contrôle des lieux de pouvoir envahis par les pro-Bolsonaro

Un policier brésilien face à la foule à Brasilia, le 8 janvier 2022 - Ton MOLINA / AFP
Un policier brésilien face à la foule à Brasilia, le 8 janvier 2022 - Ton MOLINA / AFP

Le Brésil a tremblé ce dimanche, quand plusieurs centaines de manifestants pro-Bolsonaro ont envahi les lieux de pouvoir dans la capitale. Le président Lula a déploré des incidents "sans précédent dans l'histoire" du pays.

La police a évacué le Congrès brésilien, la Cour suprême et le palais présidentiel à Brasilia, plus de quatre heures après l'assaut donné ce dimanche par des centaines de partisans de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro. Des centaines de personnes ont pénétré dans ces trois lieux de pouvoir dans la capitale brésilienne, rappelant les scènes à Washington, aux États-Unis, lors de l'assaut du Capitole en 2021.

La situation semblait maîtrisée, même si un grand nombre de ces manifestants refusant de reconnaître l'élection de Lula demeuraient dans les alentours des lieux de pouvoir de la capitale brésilienne. "C'est une tentative de coup d'État", a réagi en début de soirée sur BFMTV Silvia Capanema, historienne spécialiste du Brésil.

• "Nous allons les retrouver et ils seront tous punis"

Le président Luiz Inacio Lula da Silva a condamné l'invasion des lieux de pouvoir de la capitale par des "vandales, fascistes fanatiques".

"Nous allons tous les retrouver et ils seront tous punis", a-t-il dit depuis Araraquara, dans l'État de Sao Paulo, où il s'était rendu après des inondations, déplorant des incidents "sans précédent dans l'histoire du Brésil". "Ceux qui ont financé (ces manifestations) vont payer pour ces actes irresponsables et antidémocratiques", a-t-il prévenu.

• Bolsonaro condamne, mais nie toute responsabilité

Selon plusieurs médias brésiliens, au moins 200 bolsonaristes, vêtus en jaune et vert, ont été arrêtés. Dans les bâtiments évacués, plusieurs officiels ont pu constater de nombreuses dégradations: certains bureaux ont été saccagés, des oeuvres d'art ont été endommagées.

Plusieurs alliés du président sortant se sont désolidarisés de ces violences, dont Valdemar Costa Neto, président du PL, le parti de Bolsonaro, qui a regretté "un jour triste pour la nation brésilienne."

L'ancien président d'extrême-droite, Jair Bolsonaro, a estimé sur Twitter que "les déprédations et invasions de bâtiments publics (...) sont contraires à la règle" régissant les "manifestations pacifiques".

Dans un autre tweet, il a cependant "rejeté les accusations, sans preuve" de son successeur Lula, qui a déclaré que le "discours" de son prédécesseur d'extrême droite avait "encouragé" les manifestants.

• Quelle réponse du gouvernement brésilien ?

En fonction depuis seulement une semaine et déjà confronté à une crise majeure, le président de gauche Lula a placé les forces de l'ordre locales sous le commandement des forces fédérales pour reprendre en main la sécurité à Brasilia où les policiers ont été totalement débordés par les assauts des bolsonaristes.

"Ils ne parviendront pas à détruire la démocratie", a lancé son ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Flavio Dino, qualifiant les invasions de "terrorisme putchiste."

Si Lula et ses ministres promettent que les manifestants violents seront jugés, le président brésilien entend travailler en profondeur pour calmer la crise, explique le média Métropoles.

Selon le média brésilen, Lula va convoquer une réunion d'urgence ce lundi avec les gouverneurs de tous les États du pays. L'objectif: trouver "une réponse instutionnelle pour défendre la démocratie."

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Brésil : les pro-Bolsonaro radicaux filment leur prise d'assaut en live sur les réseaux sociaux