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Tensions Egypte-Qatar autour des Frères musulmans

Membre des Frères musulmans au Caire. Le Qatar a dénoncé samedi la décision des autorités égyptiennes mises en place par l'armée de qualifier les Frères musulmans d'organisation terroriste. /Photo prise le 28 juillet 2013/REUTERS/Amr Abdallah Dalsh

DUBAI (Reuters) - Le Qatar a dénoncé samedi la décision des autorités égyptiennes mises en place par l'armée de qualifier les Frères musulmans d'organisation terroriste. L'Egypte a réagi en dénonçant une ingérence de la part de l'émirat du Golfe. Dans un communiqué repris par l'agence de presse officielle QNA, le ministère qatari des Affaires étrangères écrit que "la décision de désigner des mouvements politiques populaires en tant qu'organisations terroristes et de qualifier des manifestations pacifiques de terrorisme n'a pas permis de mettre fin aux rassemblements pacifiques". "Cela a seulement été le prélude d'une politique autorisant à tirer pour tuer sur les manifestants", ajoute-t-il, tout en jugeant qu'un dialogue entre toutes les parties est la seule solution à la crise en Egypte. Le Qatar était l'un des principaux soutiens du président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, jusqu'à son renversement par l'armée le 3 juillet. Les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis cette intervention de l'armée contre le président élu, le nouveau pouvoir égyptien accusant notamment le Qatar, via sa chaîne de télévision Al Djazira, de mener campagne en faveur des Frères musulmans. Les partisans de la confrérie islamiste manifestent régulièrement en Egypte contre le nouveau pouvoir mis en place par l'armée. Vendredi, 17 personnes sont mortes dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre à travers le pays. Après le communiqué du Qatar, son ambassadeur en Egypte, Saïf Mokadam al Boenaïn, a été convoqué au ministère égyptien des Affaires étrangères. "L'Egypte réaffirme qu'elle ne permettra à aucune partie extérieure de s'immiscer dans ses affaires intérieures sous quelque nom ou quelque prétexte que ce soit", a déclaré un porte-parole du ministère égyptien, Badr Abdelatty. Le message transmis à l'ambassadeur du Qatar est que tout pays tentant une ingérence en Egypte devra porter "la responsabilité des conséquences", a-t-il ajouté. Rania El Gamal, avec Asma Alsharif au Caire; Bertrand Boucey pour le service français