Tensions diplomatiques entre la France et Israël suite aux propos d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a déclaré samedi que 88 pays majoritairement francophones appelaient collectivement à un cessez-le-feu "immédiat" au Liban.
S'exprimant lors du 19e sommet de la Francophonie à Paris, le président français a également annoncé que le groupe avait approuvé une conférence internationale de soutien au Liban, qui se tiendra dans le courant du mois.
"Nous avons exprimé notre solidarité avec le Liban. Nous avons unanimement appelé à un cessez-le-feu immédiat et durable et réaffirmé notre engagement à désamorcer les tensions dans la région. Nous voulons la paix et la sécurité pour tous", a-t-il déclaré.
Les déclarations d'Emmanuel Macron ont été reprises par le ministre libanais des Affaires étrangères, Ziad Makary, qui a déclaré que Beyrouth continuait à "demander un cessez-le-feu et une solution diplomatique" malgré les frappes israéliennes en cours et le récent assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
"Ils [les Israéliens] n'ont pas de lignes rouges. Ils n'ont jamais eu de lignes rouges. Ils n'avaient pas de lignes rouges à Gaza et ils n'en auront pas non plus au Liban. Mais au Liban, militairement parlant, il leur sera plus difficile d'entrer et ils paient également un lourd tribut", a-t-il déclaré en marge du sommet.
Les mots "excessifs" de Benjamin Netanyahu
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui fustigé les précédentes déclarations d'Emmanuel Macron, appelant à l'arrêt des livraisons d'armes à Israël utilisées dans la bande de Gaza.
"Alors qu'Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l'Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d'Israël. Pourtant, le président Macron et d'autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël. Ils devraient avoir honte. L'Iran impose-t-il un embargo sur les armes au Hezbollah, aux Houthis, au Hamas et à ses autres mandataires ? Bien sûr que non. Cet axe de la terreur est uni", a-t-il déclaré.
L’Élysée a déploré les mots jugés "excessifs" de Benjamin Netanyahu et assuré que la France restait “l’amie indéfectible d’Israël”.
La France est l'un des principaux soutiens d'Israël, dont elle défend le droit à l'autodéfense depuis des années.
Un rapport sur les exportations d'armes présenté au Parlement par le ministère de la Défense en juillet 2023 montre que la France a délivré 767 licences d'exportation à Israël depuis 2015.
La France vend en moyenne 20 millions d'euros d'équipements militaires à Israël chaque année.
En avril, 11 ONG à Paris, dont Amnesty International, ont intenté une action en justice pour mettre fin aux ventes d'armes de la France à Israël, arguant que les civils de Gaza étaient visés.
Le tribunal a rejeté cette demande en mai.