La tension monte au Moyen-Orient, “mais où est donc passée la France ?”
La situation se tend au Moyen-Orient depuis les assassinats attribués à Israël de Fouad Chokor, haut dignitaire du Hezbollah, et d’Ismaïl Haniyé, chef du Hamas. Dans les chancelleries occidentales, on craint l’escalade. “Le défilé des diplomates, notamment britanniques, dépêchés à Beyrouth pour la deuxième fois depuis le début de la guerre à Gaza signalait l’inquiétude internationale que suscite la promesse d’une riposte par l’Iran et le Hezbollah”, observe le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
Dans le pays du Cèdre, où un conflit ouvert entre Israël et le Hezbollah menace au Sud, on s’interroge : “Mais où est donc passée la France ?” Quatre ans plus tôt, Emmanuel Macron se rendait en urgence à Beyrouth, dévasté par l’explosion de son port. “Mais la France, considérée comme l’interlocuteur privilégié au Liban, semble cette fois-ci à la remorque”, juge L’Orient-Le Jour. “Certains diront que cette léthargie n’est pas le résultat d’un manque d’intérêt de Paris”, poursuit le quotidien. Dans un communiqué commun, Emmanuel Macron et ses homologues britannique et allemand Keir Starmer et Olaf Scholz avaient appelé lundi 12 août à l’apaisement dans la région.
“Impression de recul”
Si la France peut donner l’impression d’avoir “accepté que son influence marque le pas”, comme l’explique le politologue Karim Mufti, c’est aussi parce qu’elle est face à une situation interne compliquée. D’abord scruté par le monde entier pendant les deux semaines des Jeux olympiques, le pays retrouve sa situation politique chaotique. Sans majorité nette à l’Assemblée nationale, aucun nouveau Premier ministre n’a pour le moment été désigné. L’ancien gouvernement, démissionnaire, continue simplement de gérer les affaires courantes.
Toutefois, l’instabilité politique que traverse la France ne suffit pas à expliquer la réaction diplomatique tardive du pays. Majorité ou non, la politique étrangère reste l’apanage du président de la République.
Alors, dans ce contexte, “cette impression de recul de la France provient notamment du fait que sa diplomatie s’est activée ‘un peu en retard’, disent certains observateurs, alors que Londres, pourtant moins engagé au Liban, a dépêché très tôt son nouveau ministre des Affaires étrangères, David Lammy, et son homologue de la Défense, John Healey”, avance encore L’Orient-Le Jour.
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