Deux cent soixante-quatre heures, soit onze jours. C’est le record détenu depuis 1965 par Randy Gardner, un étudiant américain alors âgé de 17 ans. Il n’est pas près d’être battu car, en 1989, le jury du Guinness Book a décidé de ne pas encourager cette pratique en raison des risques qu’elle présente pour la santé. Au dixième jour de privation de sommeil, John Ross, de l’unité psychiatrique de San Diego, qui surveillait Randy durant l’expérience, a expliqué avoir observé des symptômes de paranoïa. Déjà, après quarante-huit heures, le manque de sommeil confine à la torture : les réflexes sont anéantis, la pensée et la mémoire flanchent, la vision est déformée, le corps est agité de mouvements incontrôlés… Au-delà de soixante-douze heures, des troubles du comportement, parfois accompagnés d’hallucinations, apparaissent.

Pendant la nuit, nous continuons à produire de la salive et, en principe, à déglutir. Mais si l’on a la bouche ouverte et que l’on dort, par exemple, sur le côté, l’excédent de salive va s’évacuer… sur notre oreiller. Par ailleurs, durant la nuit, les coussinets spongieux du nez se gonflent et la respiration nasale peut s’en trouver altérée. On respire alors plutôt par la bouche que l’on ouvre donc davantage. La Dr Sylvie Royant-Parola, médecin psychiatre spécialiste du sommeil, souligne que le fait de baver peut parfois être le signe que la respiration s’effectue mal durant la nuit, ce qui est au minimum fatigant, et au pire l’indication d’une apnée du sommeil. Un (...)

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