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« Le Temps des nababs » : quand le cinéma français voyait grand

La Grande Bouffe, le film scandale de Marco Ferreri, produit par le bouillant (et regretté) Jean-Pierre Rassam.
La Grande Bouffe, le film scandale de Marco Ferreri, produit par le bouillant (et regretté) Jean-Pierre Rassam.

Ils s'appellent Alain Poiré (Les Tontons Flingueurs, Le Grand Blond avec une chaussure noire, Le Dîner de cons?), Yves Rousset-Rouard (Emmanuelle, Les Galettes de Pont-Aven, Les Bronzés, Le Père Noël est une ordure), Jean-Pierre Rassam (La Grande Bouffe), Claude Berri (Tess), ou encore Robert Dorfmann (Jeux interdits, Touchez pas au grisbi, Le Corniaud, La Grande Vadrouille, L'Aveu, Le Cercle rouge)? Inconnus du grand public, mais décideurs essentiels, ces producteurs ont tenu un rôle crucial dans l'histoire de notre cinéma et permis à de nombreux classiques de voir le jour. Ces professionnels à l'ancienne étaient des aventuriers. Des marchands et des saltimbanques. Des joueurs et des flambeurs. Des immigrés, pour certains d'entre eux, qui ne venaient pas du sérail. Partis de rien, ils pouvaient tout gagner? ou bien tout perdre. D'ailleurs, ils s'endettaient parfois jusqu'à la faillite. Ces hommes de pouvoir, qui exerçaient une certaine autorité, avaient une forte personnalité. Mais aussi de l'instinct, du culot, du charisme et le goût du risque ! Tel ce diable de Robert Dorfmann, qui trouva le financement des dernières semaines de tournage de La Grande Vadrouille dans des salles de jeux, en gagnant au casino !

Certains de ces producteurs avaient échappé à des pogroms en Russie ou à la Shoah en Europe. Et ils n'avaient peur de rien ni de personne. Tous partageaient surtout un point commun : ils aimaient profondément le cinéma. Ils sont aujourd'hui au c?ur [...] Lire la suite